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Cinéma # Ciné Malouine # Salle Jacques-Tati

[zoom] Matthias et Maxime

(Canada 2019) drame de Xavier Dolan avec Gabriel D’Almeida Freitas, Xavier Dolan, Anne Dorval.
Durée : 1h59.

Note de la rédaction :

Une bande de potes qui se connaissent depuis l’enfance se retrouve pour faire la fête, comme souvent. De blagues récurrentes en complicités post-adolescentes, ils se préparent au départ en Australie de Maxime (Xavier Dolan), comme si leur groupe ne devait jamais se défaire face à la vie d’adultes qu’ils entament. Quand la petite sœur prétentieuse de l’un d’entre eux a besoin de deux comédiens pour son court-métrage d’école, c’est par provocation que Maxime et Matthias (Gabriel D’Almeida Freitas) acceptent de la dépanner, même quand il s’agit de partager un baiser. Un baiser de cinéma qui va déséquilibrer leur jeu grégaire par l’attirance amoureuse qu’il semble révéler entre les deux jeunes hommes.   

Histoire d’amour ou d’amitié ? Cela n’a guère d’importance. Mais histoire de séparation, c’est certain. Un jour, il faut quitter le nid, quitter l’enfance qui s’éternise au-delà de son temps imparti, oser partir ou laisser partir, un jour il faut choisir sa vie. Et cela peut être douloureux, quels que soient sa famille, son milieu, ses blessures, ses peurs, ses doutes, ses béances.

Pour son 8e film, Xavier Dolan choisit de retrouver la saveur de la langue québécoise, d’utiliser comme bâti la trame de ses débuts – la figure maternelle toxique interprétée par la même Anne Dorval (celle de J’ai tué ma mère de 2009 et de Mommy de 2014) et les relations amoureuses – pour se confronter au grand saut de la trentaine dans une société illisible. Volontairement bruyant, désordonné, presque débraillé, Matthias et Maxime est aussi attachant qu’agaçant, comme quand on se sent exclu d’une soirée bien arrosée de vieux copains. Après lui, le gamin surdoué que fut Xavier Dolan ne devrait que nous surprendre.

Avis à chaud d’un spectateur
« J’ai adoré, je m’y suis retrouvé, j’ai retrouvé ma génération. On est comme ça, très mûrs mais pas complètement cuits. » (Pierre, 31 ans)