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Cinéma # Ciné Malouine

[zoom] À couteaux tirés

(Etats-Unis 2019) policier de Rian Johnson avec Daniel Craig, Chris Evans, Jamie Lee Curtis, Michael Shannon, Ana de Armas.
Durée : 2h11.

Note de la rédaction :

« Une affaire avec un trou en plein milieu. Un donut. » Malgré sa perspicacité connue et reconnue, le détective Benoît Blanc (Daniel Craig) est dans l’impasse. Un célèbre auteur de polar de 85 ans est retrouvé la gorge tranchée dans son manoir digne de ceux des romans d’Agatha Christie. Harlan Thrombey s’est-il suicidé ou l’a-t-on tué ? Qui en serait l’auteur et pour quel mobile ?

Avec A couteaux tirés et son casting de stars (Jamie Lee Curtis, Michael Shannon, Toni Collette, Don Johnson…), Rian Johnson, le réalisateur de Star Wars 8 – Les derniers Jedi offre un somptueux “Whodunit” dans lequel le spectateur avance pas à pas aux côtés d’un détective à la maladresse hilarante. Tous les ingrédients du roman policier sont là : une demeure qui fait dire au lieutenant Elliott (Lakeith Stanfield) que « ce type vivait presque dans un Cluedo », une famille animée et déchirée par l’argent, des personnages plus perfides les uns que les autres…

Au-delà de cette enquête rendant parfaitement hommage au genre (notons, par exemple, la diffusion en arrière plan d’un épisode de la série Arabesque), ce film met aussi en exergue une certaine idée de l’Amérique : celle, divisée en deux, où les riches se donnent bonne conscience en aidant, grâce à leur fortune, les plus pauvres. Tous sont bienveillants envers Marta Cabrera (Ana de Armas), l’infirmière personnelle de Harlan Thrombey, mais personne ne sait de quel pays elle est originaire : de l’Equateur pour l’un, de l’Uruguay pour un autre, du Paraguay pour un troisième ou du Brésil pour Ransom Drysdale (Chris Evans), le petit-fils capricieux et détesté. C’est un portrait acerbe que dresse le réalisateur de cette famille pieds et poings liés à la richesse du patriarche.

A couteaux tirés parvient à nous tenir en haleine avec une réalisation millimétrée (un jeu de contre-plongées, une musique donnant le ton, des gros plans oppressants…), un scénario bien pensé et des rebondissements à n’en plus finir. « Elémentaire mon cher Watson » !