[zoom] L’événement
(France 2021) drame d'Audrey Diwan avec Anamaria Vartolomei, Kacey Mottet Klein, Luàna Bajrami.
Durée : 1h40.
Un film choc, qui bouleverse. Pourtant, le film d’Audrey Diwan ne raconte que le quotidien d’une jeune Française, en 1963. Anne, la vingtaine, veut entrer en faculté. Elle est née en 1940. Anne est fille de commerçants, qui tiennent un café. Elle vit en chambre universitaire, c’est une étudiante brillante. Elle étudie dans une ville de province, qui n’est pas identifiée. Le récit s’il est le reflet d’une époque, se veut universel et personnel. On suit un compte à rebours, à fleur de peau, de la progression de sa grossesse non désirée, dans un monde, la France des années soixante où avorteuses et avortées sont des criminelles. Le film décrit cette France où le prix du plaisir partagé avec un garçon se paie cher, au prix fort pour celles qui n’ont pas de chance, comme Anne.
Comme un combat
Prendre du plaisir et en donner, sans conséquence, sans enfant en gestation qui, non désiré, ravage les projets de vie, d’études, de carrière d’écrivaine ou de professeure, c’est pour après-demain. Le film se déroule avant la pilule (1967), et avant la loi Veil, votée sous Valéry Giscard d’Estaing, entre 1974 et 1981. Anne ne lâche rien, se bat pour avorter. Elle tente d’épargner ceux qu’elle aime, en leur cachant la vérité, en souffrant sans dire un mot, en lâchant un cri unique. Le film se veut pudique et joue sur le ressenti grâce à un cadrage intimiste et à la formidable interprétation de l’actrice principale Anamaria Vartolomei. Ce film très réussi, décrit sans fard l’époque, les sentiments et les sensations. La quête éperdue d’une jeune femme, sa course contre la montre haletante. Une jeune femme qui veut choisir sa vie.
L’événement, est inspiré du récit-roman d’Annie Ernaux, paru en 2000 aux éditions Gallimard. Le film a remporté le Lion d’or à la Mostra de Venise, récompense amplement mérité.
Avis à chaud d’une spectatrice
« Je suis bouleversée. J’ai un peu de mal à en parler. C’est un très bon film et le plus bouleversant, je crois, c’est de se dire que le récit décrit le quotidien de nos mères, ce n’est pas si loin. »
Corinne, 60 ans.