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Cinéma # Ciné Malouine

[zoom] The French Dispatch

(Etats-Unis 2021) comédie dramatique de Wes Anderson avec Léa Seydoux, Bill Murray, Elisabeth Moss, Willem Dafoe.
Durée : 1h48.

Note de la rédaction :

Lecteurs attirés par ce film, ne vous attendez pas à une critique cinématographique classique. Ayant pour seule référence Grand Budapest hôtel l’exercice peut se révéler périlleux auprès des passionnés de cinéma, donc forcément exigeants. Est-il si ennuyeux comme l’est écrit dans les chroniques publiées cette semaine ? Malgré quelques longueurs, et dépassant l’affiche promotionnelle qui met en lumière un film américain tourné en France à Angoulême par un réalisateur américain avec des acteurs américains et français de renom, The French Dispatch se déguste comme un plat dont le mélange des saveurs empêche la nuance.

Au delà d’une esthétique reconnaissable entre toutes, propre à Wes Anderson, The French dispatch est une série de photographies, revues et fantasmées, d’une France surannée : la révélation d’un génie fou et incompris de la peinture enfermé dans un asile qui entretient une relation avec sa muse qui qui n’est autre que sa geôlière, la jeunesse française des années 60 en pleine révolte qui se barricade pour l’accès libre au dortoir des filles, ou encore l’histoire culinaire de ce commissaire français, dépeint à la Siméon, qui cherche à sauver son fils des griffes d’un ravisseur et de sa bande qui fait furieusement référence aux Appaches de la Belle Epoque.

Wes Anderson joue avec les stéréotypes culturels français et s’en amuse. Ce qui résonne d’autant plus pour le spectateur français, plongé malgré lui dans une actualité présidentielle jouant sur la mélancolie et la nostalgie. Le cinéaste américain, qui a passé une dizaine d’années à Paris, ne cesse de faire des clins d’oeil au cinéma français d’après-guerre, celui de la nouvelle vague d’un Truffaut ou d’un Godard.

The French dispatch se regarde comme on lirait un journal. De longues histoires rubriquées servies par une plume littéraire sans être pompeuse, jouant allégrement de la digression par cet artifice littéraire qu’est l’appendice*. La référence au New Yorker, magazine américain, est des plus évidentes puisque pour le réalisateur, il en avait fait son journal de chevet.

Entre l’image d’Epinal d’une France disparue, décrite avec humour et tendresse, et un certain journalisme moribond, The French dispatch est bel et bien une satire à l’esthétique bon chic bon genre.

* Appendice plus communément appelé note de bas de page.

> Lien vers la bande annonce