[zoom] The Souvenir, part 1
(Royaume-Uni 2021) drame de Joanna Hogg avec Honor Swinton-Byrne, Tilda Swinton, Tom Burke.
Durée : 1h59.
Il y a quelques semaines, la réalisatrice anglaise avait été invitée à présenter son film en avant-première au cinéma Jacques-Tati. Elle avait recueilli ainsi un beau succès du public. The Souvenir, auto-fiction filmée, se décline en deux parties. Le film est intriguant avec ses plans longs et fixes, construit sur un rythme décousu. On saute parfois du coq à l’âne. L’univers vous happe. Ou pas, comme disait jadis sur France 2 le journaliste Michel Mompontet.
Dans The Souvenir part 1, une charmante anglaise, Julie (Joanna Hogg, jeune) petite fille riche un peu triste s’inscrit dans une école de cinéma. Nous sommes en 1990. Elle évolue dans un milieu huppé, possède son propre appartement et croise un beau ténébreux énigmatique. Le brun magnétique, Anthony, travaille dans un ministère. Vérité dont on doute, tant l’homme semble détaché de tout. Très anglais chic, le couple noue sa relation face à une toile française, celle de Fragonard, Le Souvenir qu’on peut admirer à la Wallace Collection.
Pour Julie, qui craque pour ce dandy plus âgé, cet amour est toxique. Vénéneux comme une dose de cocaïne. Un drame sentimental dans un écrin british cosy. Une violence qui apparaît par flashes. C’est subtil et coup de poing.
S’enchainent ensuite des séquences longues, les plans fixes nous coulent dans un décor, doré, blanc, lumineux. Une image très construite pour un fil narratif déconstruit.
Quel film étrange ! On en ressort bouleversé, décontenancé. Puisqu’une partie de lui, comme une partie de l’homme aimé dans le film par Julie qui vous rappellera une princesse également britannique des années 90, vous échappe. The Souvenir, appartient à la catégorie des films qui vous poursuivent au-delà de la séance. Pour ma part, j’irai voir le deuxième. Avec une échappe Burberry si évidemment j’en trouve une soldée !
Avis des spectatrices
Marie Paule, 73 ans : « Connaissant mon mari et ses goûts, ça m’étonnerait que je revienne avec lui voir le 2e. C’est un peu haché. »
Nadine, 48 ans : « Je suis un peu déçue, je suis surtout dérangée par le rythme et les coupures, que je trouve brusques. ça m’a vraiment bousculé. »