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Expos # Saint-Nazaire

Street Art : collection printemps 2018

Plus qu’une semaine pour apprécier les créations de Street Art, l’exposition organisée par l’association des commerçants du centre-ville de Saint-Nazaire.
Le jeudi 14 juin, elles quitteront les rues pour être mises aux enchères.

Elles ont provoqué la surprise en habillant les piliers qui entourent le Paquebot, à la manière d’un défilé haute-couture de modèles uniques. La soixantaine de bâches zippées et signées par autant de créateurs sont le fruit d’un projet initié il y a un an par Nathalie De Angelis et Jean-
Bernard Drouvin, co-présidents de l’association Strukture qui gère la boutique Pas Que Beau : « Tout est parti d’un ras le bol. Trente ans après la création du Paquebot, on s’est dit que le mobilier urbain méritait bien un relooking », explique Nathalie De Vangelis. Au départ, leur idée était de faire intervenir des artistes pour qu’ils produisent des graffs directement sur l’immuable blancheur des pylônes : « On nous a vite fait comprendre que ça allait être compliqué en matière d’autorisations, nous avons donc planché sur un autre concept. » Eux-mêmes créateurs, ils ont ainsi réalisé un prototype de bâche zippée, taillée sur mesure dans de la toile plastique et facilement détachable de son support : « Cela permettait de proposer une exposition éphémère sans que cela n’engendre trop de soucis d’entretien ou de surveillance puisque ce sont les commerçants qui sont en charge de les poser et de les retirer matin et soir, du lundi au samedi. » La fabrication des 70 bâches confiée à une classe du lycée Heinlex, il ne manquait plus que les artistes pour y fixer leurs couleurs sur le thème imposé de “la rencontre“ : « On a juste lancé un appel sur les réseaux sociaux et reçu très rapidement une soixantaine de candidatures émanant de graffeurs, peintres, illustrateurs, graphistes et même tatoueurs dont les trois quart sont de la région proche. » Après quasiment un mois d’exposition, « le retour est vraiment positif, que ce soit du côté des habitants, des commerçants ou des artistes ». Les toiles feront ensuite l’objet d’une vente aux enchères : « Bien sûr on aurait aimé que ces créations restent ancrées dans le paysage urbains mais la fragilité des bâches ne le permettait pas. Les mettre en vente était la plus juste façon de remercier les artistes dont le travail et le talent méritent rétribution. » Avec un prix de départ fixé à 50 €, les enchères qui se dérouleront en présence d’un commissaire-priseur le 14 juin au Garage, promettent de s’envoler très vite. « On sait par avance que certaines créations ne partiront pas à moins de 600 €. » Qui dit mieux ?

///// STREET ART, ILS EN PENSENT QUOI ? /////

Arnaud, 42 ans : « Je m’adonne moi aussi à la peinture, donc j’apprécie cette initiative. En tant que papa, ça m’a donné l’occasion de transformer un parcours quasi quotidien en découverte artistique avec mes enfants. A la maison, on s’est même prêté au jeu d’un classement qui a fait l’objet de plein de discussions sur les différents styles des œuvres exposées. Franchement, ce genre d’opération devrait être étendue à d’autres secteurs car la ville ne manque pas de murs gris. »

Paul et Annette, 83 ans : « Nous habitons Saint-Joachim, mais nous venons régulièrement à Saint-Nazaire. Nous avons vécu l’évolution du centre-ville, avant, pendant et après la construction du Paquebot. Ces dernières années, il faut avouer que nous nous y rendons moins souvent à cause de la fermeture de nombreux magasins. Mais là, ça fait du bien toutes ces couleurs et, à défaut de lèche-vitrines, on admire des choses nouvelles. »

Joël Boulay, 58 ans : « Je suis maître artisan pâtissier et possède mon commerce avenue de la République depuis des années. Quand l’association des commerçants m’a présenté le projet, j’ai immédiatement adhéré et je ne le regrette pas. Le résultat est impressionnant, l’ensemble donne une cohérence visuelle et artistique qui manquait jusqu’alors. C’est vivifiant et ça donne des envies, comme celles de posséder une bâche personnalisée à mon activité qui servirait d’outil à la fois commercial, touristique et artistique. »

Témoignage du graffeur nazairien* créateur des Oides, les fameux bonhommes bleus qui s’affichent un peu partout sur les murs de l’agglomération : « Peindre sur le mobilier urbain fait partie de mon activité artistique. Participer à cette opération était naturelle et me permettait de faire un clin d’œil de remerciement à l’équipe de Pas Que Beau qui m’a fait intervenir sur un de ses murs. Cette action me semble importante car, en comparaison à d’autres villes de la région dans lesquelles je travaille, ce mode d’expression artistique n’est pas valorisé à Saint-Nazaire. Le mettre en avant, même de manière éphémère, permet au grand public de constater son potentiel, son intérêt et ses nombreuses déclinaisons possibles. »

* qui n’a pas souhaité donner son nom.