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Expos # Saint-Nazaire

Kossi Traoré : l’art en voyage

Alliant tradition et modernité, Kossi Traoré crée des sculptures en bronze dans son atelier, chez lui à Saint-Nazaire, et expose partout en Europe.

>> Quelques-unes des œuvres de Kossi Traoré dans son atelier de Saint-Nazaire qui travaille également la cire d’abeille pour ses sculptures.

Au-dessus d’un petit feu dans son garage, Kossi Traoré fait fondre de la cire d’abeille noire importée d’Afrique. Comme de la pâte à modeler, il lui donne une forme avant qu’elle ne durcisse aussi vite qu’elle s’est ramollie. Une danseuse longiligne, une tête de femme aux cheveux tressés, un éléphant ou des courbes contemporaines laissant partir l’imagination au travers d’œuvres comme “La vie” ou “La clef du monde”. De cette création, l’artiste sort une sculpture en bronze en utilisant la technique traditionnelle burkinabé.

Il confectionne un moule en recouvrant son modèle d’argile, le chauffe à 1 200°C pour en faire sortir la cire grâce à un système D bien pensé : un souffleur de forge combiné à une roue de vélo pour attiser le feu dans un four à même la terre. Puis, il y coule l’alliage de bronze. Une fois refroidi, le moule est brisé et la sculpture apparaît. A partir de là, Kossi Traoré apporte les finitions – polir, limer, poncer – et ajoute les patines pour colorer et protéger sa pièce finale. « Au Burkina Fasso, la fonderie était le métier de mon père. Il me l’a enseigné dès l’âge de 7 ans. Nous faisions des pièces traditionnelles et travaillions pour les féticheurs. Mon but aujourd’hui est de moderniser la tradition, de m’en inspirer et de la faire évoluer. »

Voilà dix-sept ans que Kossi Traoré a quitté l’Afrique pour l’Europe. « Des amis sont venus dans mon village de Bobo-Dioulasso et m’ont dit que leur association du 18e arrondissement, Ecobox, avait besoin de moi pour une exposition à Paris. Je me souviens encore du jour où je suis arrivé en France, c’était un 14 juillet. » Depuis, Kossi Traoré n’a cessé de voyager en France, en Europe et même au Canada pour des salons et des expositions personnelles. Pendant trois ans, il a été invité d’honneur à Saint-André-des-Eaux. C’est là qu’il a rencontré sa femme, Karine, coiffeuse à Saint-Nazaire et passionnée de ce pays africain qu’elle a visité grâce à l’association cordemaisienne Gomboro Burkina et au jumelage de Cordemais avec Gomboro.

« L’art m’a fait voyager et venir jusqu’en Europe. » A présent, c’est lui qui fait voyager l’art en partageant son savoir-faire au travers d’ateliers dans des écoles et associations, de collaborations avec d’autres artistes qui lui confient leur pièce en terre ou en plâtre afin qu’il les transforme en bronze, mais aussi par le biais de sa propre association, Farafina art et culture, qui organise des stages au Burkina Fasso. Ce qu’il aimerait, c’est trouver un local pour recevoir du public et transmettre ses connaissances. « En montrant et en partageant, les êtres humains peuvent apprendre à mieux se connaître. Les gens ont souvent peur de l’inconnu, mais l’art permet de se rapprocher. » 

Kossi Traoré fera une démonstration de son art samedi 7 septembre, à 15h pour les 20 ans du Fort. Lire notre article.