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Expos # Saint-Nazaire

Dans les entrailles de l’art

Le sculpteur, Nicolas Deshayes, expose ses œuvres organiques dans la “Chambre froide” du Grand Café, à Saint-Nazaire. Un parcours « entre le séduisant et l’abject »…

Décidément, c’est dans “l’art” du temps d’exposer intestins, foies et autres organes… Et Saint-Nazaire n’échappe pas à la règle. Entre Le système digestif des sculpteurs Daniel Dewar et Grégory Gicquel installé dans le bassin de l’avant port de Saint-Nazaire, et la projection au Tati du dernier Cronenberg qui érige, sur fond de dystopie crépusculaire, les organes en œuvres d’art (lire notre zoom ciné), Nicolas Deshayes nous convie à rejoindre sa Chambre froide. Et plonger dans les entrailles de ses créations, Coté jardins avec ces troublantes et hypnotisantes fontaines organiques pour ensuite se rendre au Banquet et se mettre à table, à l’étage, au côté de ces mutantes et monstrueusement sympathiques Gargouilles. Entre autres hors-d’œuvre inclassables à déguster sans modération au Grand Café, jusqu’au 11 septembre. Un lieu tout prédestiné à accueillir ce projet, puisqu’autrefois brasserie. Un lieu qui a donc toujours questionné le corps et la nourriture. 

Convoquer les imaginaires 

/////AUTOUR DE L’EXPOSITION /////
Visites commentées, tous les samedis, 16h, sauf le 3 septembre.
Gratuit. Réservation : 02 51 76 67 01, publicsgrandcafe@mairie-saintnazaire.fr 

 

Ces œuvres « bousculent la conception du beau. C’est un va-et-vient entre le séduisant et l’abject, le fascinant et le répugnant », ne cache pas l’artiste français formé en Angleterre, où il a grandi et vit encore aujourd’hui. Des pièces uniques, à la croisée de l’industrie et de l’artisanat, qu’il malaxe, maltraite, jette par terre, déforme pour leur donner un aspect tout organique, « comme celle-ci. Regardez, on dirait un saucisson ou un gigot ! », nous lance-t-il tout de go avec cet humour so british qui le caractérise tout autant que ses créations. Pour parvenir à ce résultat, Nicolas Deshayes utilise des procédés industriels traditionnels (fonte, bronze, métal…) et contemporains comme le thermoformage. Des techniques qui lui permettent de « travailler le mou et la rigidité, le chaud et le froid », de convoquer ainsi les imaginaires liés à l’histoire du corps, de créer des formes déroutantes, spectaculaires parfois, contorsionnées souvent. Des formes qui font penser à des galeries souterraines, des fossiles, des bestiaires médiévaux… Et des couleurs qui se réfèrent à l’univers de la pâtisserie. Ne manque plus que la “cup of tea” ?