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Rendez-vous # Saint-Nazaire

Fort de Villès : 20 ans d’art

Aucun coup de canon sur le fort de Villès-Martin ces week-ends du 7, 8 et 14, 15 septembre, mais 20 bougies d’anniversaire à souffler ensemble pour fêter l’art et les artistes.
Rencontre avec Roger Mousseau, bénévole (très) actif du groupe de Villès, qui y a lui-même exposé par deux fois.

>> Illustration : ©Jocelyn Prouff

Estuaire. Combien d’artistes sont passés par le Fort depuis sa première exposition en 1999 ?
Roger Mousseau. Il y a déjà eu 200 expositions gérées par le groupe du Fort, sans compter celles que le Fort a reçues en dehors de nos programmations. Chaque exposition regroupe deux à trois artistes, cela fait donc environ 500 artistes accueillis, pour 150 000 visiteurs. Cela a très bien fonctionné dès l’ouverture, le Fort fait partie de la vie du quartier, nous avons des visiteurs fidèles, plus ceux qui se promènent sur le bord de mer, pour qui il est un but de fin de balade ou qui tombent dessus par un heureux hasard. Nous organisons en général neuf expositions par an qui se tiennent sur trois week-ends, les scolaires étant accueillis durant la semaine.

Comment votre groupe fonctionne-t-il ?
Nous sommes à ce jour 15 bénévoles qui recevons chaque année une cinquantaine de candidatures de peintres, sculpteurs, photographes et autres. Nous en choisissons une vingtaine selon des critères que nous avons définis. Nous sommes sensibles à la recherche, l’expérimentation, le mélange des genres. Comme plusieurs artistes exposent ensemble, nous sommes donc attentifs à la cohérence de ces “mariages”, à travers les esthétiques, les thèmes, les tailles des œuvres. Nous sommes également vigilants à ne pas provoquer de comparaisons vaines, en ne mettant pas deux aquarellistes ensemble par exemple. Et nous n’acceptons de réexposer un même artiste qu’à quatre ans d’intervalle, et seulement si son travail ou sa technique a évolué.

Quelles sont pour vous les spécificités du Fort ?
Le lieu, d’abord, qui est magnifique et porteur d’histoire. Vient ensuite le fait que, tout en ayant de fortes exigences qualitatives, nous exposons autant des professionnels que des amateurs éclairés, et même des “jeunes” artistes qui exposent pour la première fois et qui n’auraient aucune possibilité de le faire ailleurs dans de bonnes conditions. Et puis aussi la convivialité et les rencontres particulières que les visiteurs peuvent entretenir avec les artistes qui tiennent eux-mêmes les permanences.

Vingt ans d’existence, cela se fête, qu’avez-vous concocté pour cet événement ?
Cet anniversaire coïncide avec notre salon de rentrée qui est toujours centré sur un thème, sans aucune sélection de notre part, toutes les techniques étant autorisées. A ce jour, nous avons trente inscrits qui viendront avec leur œuvre originale – une seule – pour l’accrochage juste avant le vernissage. Il y a eu les thèmes vent, odeurs, grain de folie, transport… Evidemment, cette année, c’est “Fort en fête”, à interpréter comme on veut ! Après un vote, le gagnant fera la couverture de notre catalogue 2020/2021, comme le veut la tradition.

Seront de plus installés pour l’occasion des barnums qui accueilleront des ateliers et des démonstrations, il y aura également des contes, de la musique, du théâtre… Les arts, les découvertes et les rencontres seront à la fête.  Propos recueillis par Mireille Peña

 


LE FORT DE VILLÈS

Saint-Nazaire a joué dès le 17e siècle un rôle important dans la défense militaire côtière et le contrôle de l’entrée de l’estuaire de la Loire. A ce titre, le site de Villès comportait déjà un talus fortifié doté de pièces d’artillerie avant que le fort lui-même ne soit construit en 1861. Sa batterie de canons installée sur son toit-terrasse, alliée à celles des pointes de Saint-Nazaire, de l’Eve et de Chemoulin et avec le fort de Mindin (construit à la même époque), rendait l’accès de l’estuaire quasi impossible aux bateaux ennemis.
Le fort sera modernisé au début du 20e siècle avec l’ajout d’un bâtiment pour les garde-côtes (sur l’emplacement de l’actuelle base nautique) et de projecteurs électriques, et sera doté d’une nouvelle batterie de canons durant la Première Guerre mondiale.
De 1936 à 1939, la zone de servitude militaire du fort est agrandie, le fortin transformé en magasin à poudre et son toit terrasse bétonné… avant d’être occupé de 1940 à 1942 par les forces allemandes qui y ajouteront deux bunkers, dont un affecté à la transmission radio.
Désarmé après la guerre, le fort accueillera une auberge de jeunesse jusqu’en 1955, puis servira de base aux scouts neutres de France avant d’être totalement abandonné.
Ce n’est qu’en 1982 que la Ville de Saint-Nazaire le rachètera à l’administration des douanes. L’ancienne caserne des douaniers sera transformée en base nautique et le fort restauré par un compagnon du devoir encadrant de jeunes TUC (Contrat d’emploi aidé ayant existé entre 1984 et 1990). En 1989, la Ville confiera la gestion du fort à la Fédération des Maisons de quartier, la Maison de quartier de Kerlédé devant y travailler sur le thème du milieu maritime. Celle-ci structurera dix ans plus tard un groupe d’animation pour la création d’un lieu d’exposition ancré dans le quartier. Il y a de cela vingt ans déjà…
Aujourd’hui, la Ville en a repris la gestion tout en le laissant à disposition de la Maison de quartier pour ses expositions hors périodes de vacances scolaires.

///// PROGRAMME /////

Samedi 7 septembre
De 15h à 16h : concert de chansons françaises de Bernard Plot et Roland Legros

De 15h à 17h30 : performance du sculpteur Kossi Traoré Lire notre article.

De 15h à 18h : ateliers de démonstration de modelage (Paul et Véronique Vidgrain et Jean Danais) et d’aquarelle (Raymond Witz)

De 16h à 18h : percussions avec Thomas Grison

De 18h à 19h : performance peinture et musique de Paul Léo Figerou

20h30 : soirée contes des Kerlé’dits, le groupe de conteurs de la Maison de quartier de Kerlédé

Marionnettes de Patrick Conan

Dimanche 8 septembre
De 15h à 16h : théâtre de marionnettes avec Patrick Conan, créateur de la Cie Garin Troussebœuf et de la marionnette-sac. 

De 15h à 18h : création d’une toile collective avec Paul Léo Figerou, ateliers d’enluminure avec Robert Naulleau et démonstration de sculpture en pâte à papier.

De 17h à 18h : concert de l’altiste Emmanuelle Roch (1re suite de Max Reger), de l’accordéoniste Anne Maurice et de la harpiste Marie-Laure Herlédan (compositions inspirées de la tradition bretonne), improvisation et compositions de Marie-Laure Herlédan et d’Emmanuelle Roch.

 

Samedi 14 septembre
De 15h à 16h : concert de Marie-Andrée et Marcel Courjault (pièces pour flûte à bec et clavecin du 18e siècle) Lire notre article.

De 15h à 18h : création d’une toile collective avec Paul Léo Figerou, ateliers encre de Chine avec Samy et démonstration de sculpture de fil de fer avec Enzo. 

Sculpture d’Enzo

De 17h à 18h : poésie avec Lucien Van Meer et Roger Mousseau accompagnés à la harpe par Marie-Laure Herlédan.

 

Dimanche 15 septembre
De 15h à 16h : concert de Bernard Plot et Roland Legros

De 15h à 16h30 : balade contée sur le front de mer avec les Kerlé’dits

Vitrail de Roger Mousseau

De 15h à 18h : création d’une toile collective avec Paul Léo Figerou, démonstration de modelage (Paul et Véronique Vidgrain et Jean Danais) et de vitrail (Roger Mousseau)

De 17h à 17h30 : représentation des Lunettes de Camila par des habitants du quartier Vinci sous la direction du conteur Mamadou Sall

De 17h à 18h : conférence autour du sculpteur nazairien Roger Prat, Grand prix de Rome 1926, par Emmanuel Mary, chargé de mission Patrimoine à la Ville de Saint-Nazaire