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Rendez-vous # Trignac

“Forger l’acier rouge avec mes mains d’or”

Pour les illuminations des forges, la Ville de Trignac et l’association La Belle Industrielle rendent hommage aux hommes qui y ont travaillé.

>> Les ouvriers des forges…

1879. Alors que Trignac n’est encore qu’un village dépendant de Montoir, la Société des mines de fer de l’Anjou implante un site industriel métallurgique sur 90 hectares. Sur ces terres marécageuses, la production des “Forges de Saint-Nazaire” débute en 1882. Plus d’un millier d’ouvriers s’affairent à acheminer par voie ferrée les matières premières (le charbon importé du Pays de Galles, le minerai d’Espagne, le calcaire de Chateaubriant…) du port de Saint-Nazaire, à les traiter et les transformer en acier utilisé pour la fabrication des tôles pour les chantiers navals ou pour celle de rails, notamment ceux du métro parisien.

« Au plus fort de l’activité, près de 4 000 personnes y ont travaillé », note Freddy Legoff, de la Maison du patrimoine de Trignac, pour qui « ce sont les forges qui ont fait Trignac ».

>> Les ingénieurs des forges de Trignac.

En effet, Trignac verra sa population quasiment doubler en dix ans, entre 1886 et 1896, selon le travail de recherche de l’association Aremors, et ce village deviendra une commune indépendante en 1914. Fermée le 22 mars 1943 et démantelée en 1947, “la mangeuse d’hommes” a ainsi forgé l’histoire de cette commune et la marque encore aujourd’hui avec ses vestiges où la nature reprend peu à peu ses droits. « Ce site est un trait d’union entre la mémoire passée et l’avenir de Trignac », commente Hervé Maurice, adjoint à la culture de la Ville de Trignac qui travaille à réhabiliter ce patrimoine industriel (toujours fermé au public pour raison de sécurité) et… humain.

Le phare de la Brière

Trignac renoue donc avec son histoire. En novembre déjà, un hommage a été rendu au réalisateur engagé René Vautier qui a suivi la grève des ouvriers de l’usine Caravelair dans les années 1970 (lire notre article “Un bout de chemin avec Vautier) et, cette année, la 3e édition des illuminations du « phare de la Brière » des 31 décembre et 1er janvier rappellera que, derrière ces structures de béton, il y a eu la sueur des hommes. « Au travers de ces projections réalisées par la société Diazzo et accompagnées par une création acousmatique de l’artiste Sylvie Noël, on verra l’histoire locale grâce aux archives photographiques fournies par la Maison du patrimoine », précise Géraldine Joigneault, membre de La Belle Industrielle, association co-organisatrice de cette mise en lumière des quatre faces de la tour à charbon, de deux faces de la tour à coke ainsi que des rues des Lamineurs et des Fondeurs.

Cette année est donc tournée vers la mémoire humaine et rappelle les paroles de la chanson “Les mains d’or” de Bernard Lavilliers : “Un grand soleil noir tourne sur la vallée – Cheminées muettes, portails verrouillés – Wagons immobiles, tours abandonnées – Plus de flamme orange dans le ciel mouillé.” 

///// LANCEMENT /////
Une cérémonie de lancement aura lieu mardi 31 décembre à 18h à l’Esat Marie-Moreau (Zac des forges) qui mettra à disposition une salle en cas d’intempérie. Le concours de photographie des illuminations organisé par SaintNazaireNews revient pour une nouvelle édition. L’an dernier, plus de 300 images avaient été envoyées.