Belladonna
A la lisière de la danse et des arts plastiques, Nathalie Pernette invite à un sabbat du côté du fantastique.
En proposant à la chorégraphe Nathalie Pernette d’être artiste associée durant trois ans, le Théâtre offre l’occasion au public de prendre le temps de découvrir son univers fabuleux et mystérieux. Toujours sur le qui-vive, elle cultive en effet sa passion pour l’étrange, l’invisible, les peurs enfantines… et une inlassable appétence pour la transmission, l’ouverture aux publics et le croisement des générations. Une vraie tête chercheuse ! Souris, fantômes, illusions peuplent ses créations. Avec Nathalie Pernette, la danse prend corps en entremêlant douceur, force et humour. Après sa pièce Animale qui avait séduit le public en octobre dernier, voici donc sa dernière création, Belladonna, jouée pour la première fois au Théâtre et qui partira dès le 8 mars sur les routes et scènes de France. Ici, la femme et la sorcière (ou magicienne, question de regard et de lecture historique) sont à l’honneur… Une expérience sur l’insaisissable pour frissonner ensemble. Rencontre.
Estuaire. Belladonna… Comme remède ou comme alcaloïde toxique ?
Nathalie Pernette. Oui c’est un mot à tiroirs multiples… C’est une plante magnifique, mais aussi un poison. C’est également une jolie dame derrière laquelle peut se cacher une sorcière ! Je suis fascinée par cet univers, par la fantasmagorie autour de la gent féminine, sa part secrète, paisible ou maléfique.
Parlez-nous de vos danseuses…
J’ai choisi un trio de danseuses qui illustrent les trois âges de la vie, une enfant, une jeune femme, une femme âgée*. Comme un portrait de la figure féminine à travers notre imaginaire.
Votre danse se nourrit des arts plastiques, que recherchez-vous là ?
Cela remonte à mon enfance, mes parents étaient plasticiens et j’ai été immergée dans un bain artistique. J’avais accès à tout, peinture, sculpture, photographie et cinéma. Je suis à l’aise avec la matière, l’image, le son et j’ai du mal avec les mots… J’aime expérimenter et mettre les corps en résonance avec l’eau, le feu, la musique et la vidéo, cela crée le trouble. Et j’aime troubler.
* Laure Wernly, Nathalie Pernette, Nicole Pernette.