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Spectacles # Saint-Nazaire

Aux origines du hip-hop

Le vintage fait son grand retour, et pas que dans les armoires. La 12e édition du festival Bouge nous ramène dans le hip-hop des années 70 et 80 samedi 25 juin. Une époque pas si lointaine.

Un retour au hip hop des années 70 et 80. Une époque où le disco régnait en maître et vidait la musique noire de sa substance engagée. Quelques jeunes Afro-américains du South Bronx (New York) initient alors une nouvelle manière de produire de la musique, à partir de boucles rythmiques extraites des vinyles disco ou funk. Les pionniers tels que Kool Herc, Afrika Bambaataa ou Grandmaster Flash abordent dans leur texte la réalité sociale d’une jeunesse vécue dans le ghetto. Au fil des décennies, ce nouveau genre musical contestataire s’impose. Le rap, qui en est issu, est devenu aujourd’hui la musique la plus écoutée. « Pour cette édition, nous avons voulu recréer cette ambiance par une nouvelle scénographie. Pour cela, nous avons été accompagnés par le collectif de graff Plus de couleurs basé à Nantes », souligne Léonard Le Métayer, bénévole sur le festival. L’objectif est clairement affiché : découvrir cette culture au-delà du style musical. Car le hip-hop, c’est aussi le graff, les battles de danse au son des boombox, ces grands radio-cassettes stéréos et le sport urbain qui s’est largement développé ces dernières années, comme le parkour et l’indétrônable et mythique basket de rue. « Un métro new-yorkais de 25 m sera reconstitué en 3D et en carton et servira de lieu de performance de graff », soutient Oscar, graffeur et membre de l’équipe de Bouge. 

 

Côté musique, le choix a été de mettre, à parité, des artistes féminines et masculins et de brosser plusieurs esthétiques du hip-hop. Le festival ouvrira avec Daara J family, un des meilleurs groupes de rap historiques du Sénégal qui a reçu entre autres en 2003 le prix du meilleur album aux BBC World Awards avec Boomrang. Le beatbox sera de nouveau bien représenté lors de cette édition : après la venue sous la pluie en 2021 de MB14, c’est un autre champion du monde armé de son looper, le fougerais Saro.  

Tracy de Sa, un rap féministe sans tabous. 

 

Tracy de Sa clôturera le festival. C’est la voix féministe du rap. Sans tabous, elle aborde des thèmes tels que le plaisir féminin, la réappropriation du corps… L’artiste qui a vécu entre le Portugal, l’Espagne et la France, est née en Inde. Elle a su s’imposer dans un milieu régi par les valeurs masculines. La programmation fera également la part belle à la scène locale et émergente. D’ailleurs, c’est l’une des marques de fabrique du festival qui souhaite donner la place à de jeunes artistes comme le Manceau Allebou ou encore ceux des ateliers Backstage de LMP. Bouge va encore secouer le quartier de Méan-Penhoët. Après un rendez-vous manqué en 2020 et amoindri en 2021, ce festival retrouve un format large au menu alléchant.