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Le Théâtre toujours occupé

Une assemblée du collectif Occupons Saint-Nazaire dans le hall du Théâtre.

Alors que 93 théâtres sont occupés sur tout le territoire français, le collectif Occupation Saint-Nazaire enchaîne sans faiblir assemblées générales, commissions de travail, ateliers de réflexion et actions de communication vers le grand public. Il s’est aussi organisé pour optimiser le respect du protocole sanitaire entre personnes du collectif et pour les habitants qui viennent régulièrement les soutenir. Il a rencontré cette semaine la direction de la scène nationale avec qui il ne s’est rien passé de plus que des échanges sur ces consignes Covid ainsi qu’une demande de non-occupation de nuit qui engendrerait un coût de 4 000 euros par semaine* de service de sécurité. Quant à la Ville de Saint-Nazaire, elle n’a pas changé pas de position, considérant cette occupation comme illégitime. Jeudi 25 mars, Michel Rey, adjoint à la Culture, communiquait en réaffirmant que, depuis plusieurs mois, « la municipalité actionne tous les leviers à sa disposition pour agir concrètement au travers du maintien de ses subventions (…), au travers de sa participation aux fonds de soutien créés avec les autres collectivités locales, par sa volonté d’honorer les contrats passés avec les compagnies qui auraient dû être programmées ces derniers mois ». Un courrier était également envoyé à Roselyne Bachelot, ministre de la Culture, « confirmant le soutien que la Ville de Saint-Nazaire apporte à la demande d’une réouverture des salles et des équipements culturels » et annonçant se porter « candidate pour être ville expérimentale de réouverture ». Mais, lors du conseil municipal de ce vendredi 26 mars, la majorité municipale rejetait à l’unanimité la proposition exprimée par le groupe Ensemble solidaires et écologiques d’un “vœu de soutien au monde de la culture et des arts”, soit aux revendications sociales portées par le mouvement national d’occupation des lieux de culture.

Deux mondes ?

« Heureusement, cela ne se passe pas comme ça dans toutes les villes. Quelle tristesse, on travaille pourtant tous pour la même chose », déclare un membre du collectif. « Nous sommes positionnés au bon endroit, dans un théâtre public, nous ne sommes pas des enfants du monde du bas que le monde du haut peut réprimander », continue un autre.

Il semble donc que cette pandémie n’a pas seulement mis en lumière l’extrême précarité qui touche toute une partie de la population, dont les travailleurs de la culture font partie, mais aussi le fossé qui sépare d’un côté les institutions culturelles et le politique, et de l’autre ceux qui fabriquent la culture. On peut donc légitimement imaginer que cette crise engendrera une nécessaire remise à plat de cette entité à têtes multiples et, pour rester optimiste, un véritable dialogue sur sa place et sa mise en œuvre dans la société.

En attendant, ce samedi 27 mars, Occupation Saint-Nazaire a invité le public à visiter son “Muzoo” installé dans le hall du Théâtre, symbole de tous ces comédiens, musiciens, costumiers, maquilleurs, régisseurs, guides de musée, médiateurs culturels… qui sont au bord du gouffre et qui se battent pour que la future réforme du chômage ne les achève pas, eux et les autres.

* Veuillez nous excuser, nous avions entendu 4 000 € par jour, ce qui était erroné.