Le théâtre, outil d’insertion sociale
Enjeu paroles en partenariat avec la Fraternité propose des ateliers théâtre aux migrants et aux personnes en grande précarité.
Mercredi 8 juin, 11h30. Grande salle de la Fraternité. La séance vient de se terminer. Il sont quatre. Migrants comme on les nomme. Arrivés depuis peu en France, ils suivent des cours de français langue étrangère proposés par la Fraternité. « Nous nous servons du théâtre comme un outil d’insertion sociale, développe Lucie Monziès, comédienne et éducatrice spécialisée. Nous travaillons à partir de situations quotidiennes sur les émotions et l’expression orale ». Tous sont loin de maîtriser le français, mais le théâtre a cette particularité de briser la barrière de la langue. « On parle avec les gestes et à travers les jeux », souligne la comédienne.
Pour certains, cet interlude est un moment de lâcher prise, d’oublier les galères du quotidien et l’enfer de la migration. Youssef, Syrien, arrivé depuis huit mois en France. De son parcours l’amenant en France, il ne dira rien. Le silence est évocateur. De ses galères, il garde une certaine pudeur. Pour lui, cet atelier est un moyen d’« apprendre le français ». Grâce à cet atelier, « ils se sentent plus à l’aise. Les barrières sociales tombent », souligne Lucie Monziès.
« Cela leur permet de sortir de leur quotidien, de rencontrer les autres », souligne Gérard Podevin, président de l’association Enjeu Paroles. « On crée une solidarité entre nous », confie Mati, Sénégalaise qui suit les séances depuis plusieurs mois.
De cette première expérience, Gérard Podevin s’en félicite et espère vivement renouveler l’expérience à la rentrée scolaire prochaine.