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Associations # Saint-Nazaire

Accordez, accordez, accordez donc

Assister à une répétition des accordéonistes du Dépliant, c’est un peu comme passer une soirée entre amis.

Le Dépliant en concert lors de Place aux associations à Saint-Nazaire.

Ils étaient six ce mercredi-là dans la salle en torchis de la ferme Couronné, salle municipale de Saint-Nazaire qui résonne comme une note de mémoire oubliée au pied des immeubles qui l’encerclent. D’anciennetés et de niveaux différents, ils venaient travailler ensemble des morceaux de leur choix, en toute humilité et le sourire aux lèvres. « Ces temps de répétition sont du pur plaisir, vient qui veut », explique Joseph Rocher, le président, au Dépliant depuis dix ans après avoir découvert l’accordéon diatonique avec le Centre de culture populaire. Ce que ne démentira pas Thérèse Brenn avec ses vingt ans de Dépliant, dont dix de présidence : « C’est une bande de potes qui a créé l’association en 1996 avec Michel Legaux* comme premier professeur d’accordéon diatonique, et elle n’a rien perdu de son esprit initial. »

Comptant aujourd’hui 58 adhérents, elle réunit en effet toujours bonne humeur et exigence de l’apprentissage avec un cours mensuel en petit groupe mené par trois professeurs qui se partagent les niveaux et un stage également mensuel où sont invités des accordéonistes reconnus comme dernièrement Vanessa Burguière, Yves Mornet ou Erwann Tobie. A quoi s’ajoutent un nouveau cours de danses traditionnelles et ce fameux mercredi de jeu collectif libre où faire tourner les morceaux.

Convivialité et bienveillance

« Nos cours sont sérieux et efficaces, mais non traditionnels. Tout le monde ne maîtrise pas la lecture des partitions, cela n’entrave pas l’apprentissage. Nous apportons aussi un soin tout particulier à l’intégration des nouveaux, par exemple en les associant à tous nos concerts, même si ce n’est que sur un court morceau, c’est le sens même de notre esprit et nécessaire à la progression. L’accordéon diatonique est un instrument populaire qui provoque la fête, et nous sommes en accord avec lui », insiste Joseph Rocher.

Avec les enfants de l’école Jean-Zay.

C’est d’ailleurs pour son répertoire qui ouvre à la fête que la plupart de ces musiciens amateurs ont choisi cet instrument. De la musique bretonne à celle des pays de l’Est en passant par l’Auvergne, ils enchaînent valses à 5 temps, bourrées, mazurkas, polkas, rondeaux, chants de marins et tarentelles… là où les emmènent les demandes, dans les Maisons de quartier, au forum des associations, à des fest dez ou noz d’amicales laïques,  au Secours populaire, à la Fraternité, à des balades contées et des Fêtes de la nature.

« Nous sommes quasi tous membres d’une autre association, c’est notre ADN d’être impliqués dans la vie locale. »

Seul petit bémol à cet enthousiasme serein, leur “déménagement” récent : « Nous travaillions depuis des années avec la Maison de quartier de Kerlédé et répétions au Fort de Villès-Martin. Depuis septembre dernier, la Maison de quartier n’y gère plus que ses expositions artistiques. Nos activités sont donc maintenant éclatées entre l’école Jean-Zay, le foyer des anciens de Saint-Marc, la salle de Kerfaouët et la ferme Couronné. Ça devient compliqué… Mais bon, on est là pour se faire plaisir et faire plaisir aux autres, c’est ce qui nous importe. »

* Parti depuis dans une autre région de France, Michel Legaux avait une particularité rare puisque, outre le fait d’enseigner l’accordéon diatonique, il faisait à l’époque partie de la dizaine de sages-femmes hommes de France.