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Associations # Saint-Nazaire

Du colis au libre choix

Depuis le lundi 2 septembre, le Secours populaire de Saint-Nazaire a totalement revu son organisation de distribution alimentaire. L’objectif ? Autonomie et respect.

>> Un libre-service solidaire au Secours Populaire de Saint-Nazaire.

Se nourrir, c’est vital. Mais conserver sa capacité de choix l’est également. Et c’est ce qu’a compris et appliqué le Secours populaire de Saint-Nazaire, malgré la complexité d’organisation et d’implication des bénévoles que cela implique. En effet, jusqu’à ce 2 septembre, les personnes accueillies venaient chercher leurs colis alimentaires une fois tous les quinze jours, le mercredi matin ou après-midi, chaque colis leur coûtant 0,70 euro*. « C’était la grande foule, impossible de prendre du temps avec les personnes, cela créait parfois aussi des heurts dans la file d’attente, nous devions mettre notre système d’accueil à plat. Douze personnes se sont donc attelées à la création de ce libre-service solidaire », explique Izaline Lamoot, coordinatrice SP Saint-Nazaire.

Il aura fallu une année de réflexion et des rencontres avec les libres-services de Batz-sur-Mer, Nantes, Saint-Herblain et Saint-Sébastien pour mettre en place cette nouvelle logistique. Les tranches horaires, d’abord : les personnes viennent toujours tous les quinze jours, mais sur rendez-vous sur des tranches horaires d’une heure réparties tous les lundis et mercredis de 12h à 17h. « Elles n’attendent quasiment plus et nous pouvons ainsi les accompagner dans leurs courses, dans la gestion de leur budget,  et leur donner des conseils nutritionnels. » L’organisation, ensuite : la salle de distribution est divisée en deux zones. La première est réservée aux produits gratuits, dont les fruits et légumes, les accueillis étant libres de leur choix selon des quantités définies par le nombre de personnes qui constituent la famille. L’autre est payante par une carte à points mensuelle**.

Trois bénévoles, dont Izaline Lamoot au centre.

« Le droit au choix est primordial, insiste Izaline Lamoot, c’est une question de dignité. Choisir selon ses goûts et ses besoins. Pourquoi ne pas avoir parfois des désirs un peu plus festifs aussi, vouloir améliorer l’ordinaire. Apprendre à se projeter sur un mois, à gérer son budget de points, c’est important et dans le respect de la vie des personnes. » « Cela semble déjà bien fonctionner, pour les accueillis comme pour les bénévole, continue Jean Danais, bénévole. Si nous devions avoir des difficultés c’est en raison des baisses d’année en année des aides du FEAD (Fonds européen d’aide aux plus démunis) alors que les besoins ne cessent d’augmenter avec de plus en plus de femmes seules avec enfants et de personnes âgées. Nous approchons de notre nombre maximum d’accueils lié à nos possibilités de stockage et, à Nantes, ils refusent déjà du monde. Nous craignons même la disparition de cette aide. Pour exemple, nous ne connaîtrons l’affectation 2019 qu’en… octobre prochain. Nous en profitons pour lancer ici un appel : nous avons besoin de bénévoles et de magasins de ramassages supplémentaire. »

« C’est bien leur formule, mais il faut que tout le monde apprenne à respecter les horaires pour que ça marche. Ça viendra », constate une dame qui rentre chez elle avec son caddy aux dessins fleuris. 

* Gratuité pour les personnes sans aucune ressource, qui constituent 70 % des accueillis.
** Une carte de 30 points à 3 € pour 1 à 2 personnes, 2 cartes pour 3 à 5 personnes et 3 cartes pour 5 personnes et plus.


L’alimentaire

Achats au FEAD (produits secs, beurre congelé et lait), au MIN de Nantes (fruits et légumes), à la centrale de collectage régionale d’Aigrefeuille-sur-Maine, aux sociétés LGC de Pontchâteau (laitages), Fruidis de Couëron (fruits et légumes), Brake de Saint-Jean-de-Boiseau (surgelés).

Don de Pain contre la faim Saint-Nazaire, ramassage de dates courtes dans les grandes surfaces (essentiellement Leclerc Immaculée), collectes auprès du grand public dans les grandes surfaces.

Accueil de 182 familles par demi-journée, soit environ 1 000 parts (personnes) par quinzaine.

Environ 20 colis d’urgence par mois (en collaboration avec la Fraternité et le Trait d’union).

Aides ponctuelles (en collaboration avec les Restos du cœur, livraison en août dernier d’une tonne de produits à l’association Aurore de Saint-Brévin, qui accompagne des migrants).


///// Le Secours populaire Saint-Nazaire /////

193 bénévoles, dont 25 à 30 pour le secteur alimentaire.
Vente sur le site les après-midis du mardi au vendredi et le samedi matin.
Grande braderie tous les deux mois.
Distributions de bons de fournitures scolaires, de licences sportives, de livres, d’ameublement, d’électroménager, d’aide aux vacances et de bons culturels (entrées au cinéma à 1,50 € grâce à un partenariat avec Cinéville).