Retour à l'agenda

Vogue vers la guérison

Cet été, seize jeunes malades ou guéris ont partagé via Internet leur périple dans les îles bretonnes avec des enfants hospitalisés. Une aventure riche, humaine
et solidaire que nous avions suivie avant le départ* et dont voici le récit.

>> L’équipage du voyage d’août 2019.

A bord de Fleur de Lampaul, ils ont trouvé une famille. Les huit adolescents malades ou en rémission partis pendant trois semaines “vivre l’insularité” ont créé des liens indéfectibles grâce à l’association pornichétine Les Matelots de la vie. « Dès le stage d’intégration de trois jours, nous avons été soudés. Pendant le voyage, les gens avaient l’impression que j’étais amie avec Kenza depuis plusieurs années alors que je venais de la rencontrer ! », raconte Maïwenn, 14 ans, qui a embarqué sur ce trois mâts de 21 mètres pour la première fois cet été. C’est son infirmière, Elsa Chauve-Gouriou, également bénévole aux Matelots de la vie, qui lui a parlé de cette aventure.

« J’ai tout de suite accroché. Tout m’a donné envie ! »

“Fleur de Lampaul” sur les eaux calmes bretonnes.

Cette année, les huit matelots du voyage de juillet sont partis de Saint-Vaast-la-Hougue tandis que ceux du mois d’août ont embarqué à Douarnenez, avec quelques jours de retard à cause de la météo. « Là-bas, nous avons croisé un “bateau pirate” qui a accosté dans le port à côté de nous. On les a aidés à manœuvrer, on a parlé anglais avec eux et ils passaient même par notre bateau pour rejoindre le port ! »

Des images indélébiles

Maïwenn, matelot.

A bord, les tâches étaient partagées entre les membres de l’équipage : faire la cuisine, le ménage, laver le pont, participer aux manœuvres… Un planning bien rempli de jour… comme de nuit : « Une fois, on m’a sorti du lit à 3h du matin pour barrer le bateau ! », se souvient Maïwenn. Et sur terre, lors des escales aux Glénan, sur l’île Tristan ou Belle-Ile, les activités ne manquaient pas : du parcours d’aventure au Parcabout de l’île de Groix, des balades à vélo, mais aussi du kayak, du paddle, de la plongée et des visites de musées, celle d’un élevage d’ormeaux, la rencontre avec un apiculteur et avec le médecin des îles de Houat et Hoëdic… Une façon de les sensibiliser à la vie insulaire, à la biodiversité et à l’écologie.

Les plus beaux souvenirs de Maïwenn restent la journée sur l’île d’Ilure avec la dégustation de pizzas cuites dans un vieux four à pain, l’avant-dernière journée sur le bateau avec une chasse aux trésors grandeur nature sur l’île de Houat, un pique-nique et un feu de camp le soir sur la plage et « une nuit à la belle étoile où nous étions bercés sur le pont du bateau. Le ciel était magique ! ». Et, surtout, ces dauphins qui ont accompagné le bateau à chaque navigation jusqu’à l’arrivée à Pornichet où une cinquantaine de personnes (parents, officiels, associations, partenaires…) les ont accueillis.

Cette aventure, partagée avec des enfants hospitalisés grâce aux carnets de bord et de voyage, restera gravée dans l’esprit de ces jeunes qui, pour certains, remonteront à bord de Fleur de Lampaul en tant qu’encadrant. « C’est le cas de Clément. Il a été matelot en 2011, a passé le Bafa et a intégré une école pour devenir éducateur spécialisé. En 2020, il sera responsable de l’expédition ! », souligne Elsa Chauve-Gouriou. Les Matelots de la vie accueillent volontiers de nouveaux bénévoles pour les expéditions, mais aussi pour l’organisation du voyage (faute de budget suffisant avec la perte de l’un de ses sponsors, l’association ne devrait organiser qu’un voyage en 2020), la recherche de financements et, dans un an, pour l’animation d’un stand au village du Vendée Globe aux Sables-d’Olonne. 

* Lire notre article “Prochain départ avec les Matelots de la vie”


///// Un jeu avec les enfants hospitalisés /////

Chaque année, l’association organise le Challenge des matelots, un jeu préparé par les jeunes sur le bateau et destiné aux enfants hospitalisés. Pour cette édition, 38 hôpitaux ont concouru et c’est le service d’oncologie de Nantes qui a pris la tête devant l’hôpital André-Mignot de Versailles et le centre de rééducation Esean de Nantes.