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Associations # Saint-Nazaire

Cigales soutiennent fourmis

Si le concept des Cigales n’est pas nouveau, il ne cesse de se développer en même temps que la volonté de solidarité. Focus sur une économie alternative représentée à Saint-Nazaire par le club les Amarres.

Les premiers Clubs d’investisseurs pour la gestion alternative et locale de l’Epargne solidaire (Cigales) sont nés dans les années 80 avec la création d’une Fédération nationale organisée en associations régionales, elles-mêmes composées de clubs affiliés totalement indépendants. En 2018, on en comptait dans les Pays de la Loire plus de cinquante, qui ont soutenu en deux ans cinquante projets pour une somme globale de 210 000 euros. Il en existait un à Saint-Nazaire il y a une quinzaine
d’années, un nouveau club a pris le relais l’année dernière : les Amarres. « Au départ, c’est parti de deux personnes, puis ça s’est étoffé, nous sommes maintenant neuf investisseurs citoyens, de 30 à 65 ans. Nous venons de secteurs très variés, de
l’infirmière à l’architecte en passant par la secrétaire, le professeur et la potière », explique Marie Delestre, Cigalière.

COMMENT ÇA MARCHE ?

« Un club peut regrouper jusqu’à vingt Cigaliers* pour une durée de cinq ans reconductible une seule fois. Aux Amarres, chacun verse chaque mois de 15 à 30 euros sur un compte Cigales. Notre objectif est de soutenir un projet de création  l’entreprise de notre territoire par an. Nous entrons alors en indivision dans son capital en tant qu’actionnaires minoritaires et nous récupérons nos mises, en fonction des parts versées, au bout de cinq ans », continue Marie Delestre.

Leur première “fourmi” choisie en avril dernier par consensus sans objection parmi huit propositions est l’épicerie Totem, qui a bénéficié d’un prêt de 1 000 euros à taux zéro remboursable sur cinq ans pour l’achat d’un frigo solidaire (proposant
des produits gratuits, dons de clients). Il n’y a évidemment pas d’entrée au capital ici puisque Totem est une association. « Un projet peut être soutenu par plusieurs Cigales, comme c’est le cas de Totem avec le Cigales de Missillac, de même plusieurs
Cigales peuvent se créer sur une même ville », souligne Hervé Brunet, Cigalier.

PORTER DU SENS

« C’est enthousiasmant de découvrir les projets et de participer au développement local, d’aider à la création d’une entreprise et d’emplois. Nous devenons acteurs dans une économie solidaire et sociale à notre échelle, avec des valeurs qui nous rassemblent », se félicite Didier Bazire, Cigalier. « Le choix n’est pas simple. Outre le local et les emplois, nous sommes sensibles aux volets solidarité et développement durable. Nous ne sommes pas là pour une seule aide financière ponctuelle,
nous devons croire en la réussite et en la pérennité du projet », insiste Louisette Belliot, autre Cigalière. En effet, les Cigaliers mettent aussi leurs compétences à disposition de leurs jeunes “filleules” et n’hésitent pas à activer si besoin leurs réseaux. « Nous désignons pour cela deux parrains qui sont là pour accompagner et soutenir moralement. C’est important, les porteurs de projets ayant des profils très divers, nous nous adaptons », conclut Didier Bazire.

Pour information, le Club étudie actuellement trois projets, mais il est encore temps de lui en proposer de nouveaux pour cette année. 

* Avec un minimum de cinq personnes.