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Associations # Saint-Nazaire

Des nouvelles de la librairie coopérative l’Embarcadère

Dès l'annonce du deuxième confinement, la librairie indépendante nazairienne a mis en place un système de commande. Rencontre avec la libraire Camille Vimont-Broch.

Estuaire. Vous avez lancé les commandes à peine la fermeture des librairies, le premier confinement vous avait-il rodées ?

« L’arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient : tome 5 », de Riad Sattouf.

Camille Vimont-Broch. Nous sommes une librairie coopérative, et rien ne peut donc se faire sans discussions ni décisions collectives. Finalement, nous n’avions répondu à des commandes que les deux derniers samedis du confinement de ce printemps car nous n’avions ni gel hydroalcoolique ni masques. C’est différent aujourd’hui, on connaît les protocoles et on a du matériel de protection. Nous avons un soutien formidable de la part des clients, ça marche du feu de dieu ! Surtout des commandes avec retraits sur place pour des ouvrages de tous les styles et beaucoup de précommandes pour des nouveautés comme le tome 5 de L’arabe du futur, une jeunesse au Moyen-Orient, de Riad Sattouf. Les gens choisissent selon leurs goûts et envies, mais aussi selon le temps qu’ils peuvent consacrer à la lecture parce que beaucoup sont encore au travail.

 

Ce soutien et ce désir de lecture vous rassurent-ils quant à la situation financière de la librairie ?

Nous faisons au jour le jour, personne n’est au chômage partiel, nous avons même une nouvelle recrue qui vient nous aider pour les fêtes de fin d’année, mais ces commandes n’empêcheront pas une perte importante de notre chiffre d’affaires. Les achats de livres sont particuliers, ils se font beaucoup dans la flânerie, on achète souvent un livre sans le prévoir, pour sa couverture, pour la découverte, un livre en appelle un autre. Ce qui fait notre métier, le travail de conseil, est forcément appauvri même si nous essayons de renseigner par téléphone. Aujourd’hui, nous parons au plus pressé, c’est l’inconnu.

Qu’avez-vous ressenti quand il a été annoncé que le livre n’était pas un produit de première nécessité, une décision que de nombreux auteurs, tel Riad Sattouf justement, et acteurs de la chaîne du livre récusent ?

C’est selon l’appréciation de chacun. Du point de vue sanitaire, nous comprenons le risque, notre librairie est petite, la circulation n’y est pas facile. Philosophiquement, c’est plus douteux. Nous échangeons avec d’autres libraires et il en ressort que ce n’est pas une solution d’interdire les livres dans les grandes surfaces, même dans les Fnac. De plus, il ne faut pas oublier que ce sont aussi des libraires qui sont salariés de la Fnac, des gens formés que l’on empêche de travailler. On exerce le même métier, mais les emplois en librairies indépendantes sont rares, alors les libraires travaillent dans certains endroits par défaut mais jamais par hasard.

///// Offrir un livre /////

L’Embarcadère participe à l’opération solidaire nationale “Donnez à lire”, initiée il y a cinq ans par les librairies indépendantes de France et le Secours populaire.
Le principe : choisir un livre jeunesse (pour enfant ou adolescent), le confier à la librairie avant le 20 novembre. Le Secours populaire se chargera de les remettre aux jeunes bénéficiaires.