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Associations # Saint-Nazaire

Sans-abris : les enfants cassent les codes

Des élèves du collège Albert-Vinçon s’investissent pour aider les sans domicile fixe. Avec deux mots d’ordre : entraide et solidarité. Paroles d’enfants.

Depuis deux ans, des collégiens de Saint-Nazaire s’investissent dans le réseau d’entraide le Carillon en organisant des collectes de vêtements ou de matériel de première nécessité destinés à des personnes sans domicile fixe. L’année dernière, certains d’entre eux ont participé en épluchant des légumes pour la Soupe impopulaire préparée et servie devant la Mairie par des personnes à la rue avec le chef cuisinier gastronomique Eric Guérin. « Nous travaillons toute l’année sur ces valeurs de l’entraide et de la solidarité. Nous avons commencé l’année scolaire en leur faisant visionner le film Les Invisibles*, qui est sur les femmes sans abri, rappelle Fred Gratesac, professeur d’EPS et principale de la classe Valencia. Nous travaillons à modifier la vision que l’on a sur les personnes SDF, à casser les stéréotypes. »

Changer de regard

Une action pédagogique qui porte déjà ses fruits. « Nous ne les regardons plus de la même façon », reconnaît Sidonie. Et si ces jeunes croisent des sans-abri au détour d’une rue, aujourd’hui « on les voit différemment, on est plus sensibles à ce qu’ils vivent », soutient Emilie. « Moi, quand je les vois, je ressens de la tristesse. Il faut avoir de l’empathie », dit Elea. « Ce sont des personnes normales, prévient Alexandru. Cela peut arriver à tout le monde. Ils n’ont pas voulu être dans la rue. Ce sont les accidents de la vie. Certains avaient un travail, une famille. » « On voit plus de femmes maintenant, elles sont toutes seules et elles ont peur d’être agressées », tient à préciser Louna. « On se met à leur place », disent-ils en cœur.

Pour eux, « il fallait faire quelque chose ». Déjà, un « bonjour » est une première étape. « Donner de l’argent » un autre pas que certains franchissent. Puis un autre seuil : dépasser des initiatives individuelles pour afficher une solidarité collective.

« La collecte est un bon moyen pour eux d’en parler avec leurs copains dans la cour ou dans leur famille, ça fait tache d’huile », insiste Fred Gratesac.

L’action a d’ailleurs rencontré un fort succès et « beaucoup de vêtements ont été récoltés ». Un peu trop pour la référente du Carillon, Clémence Buissière, qui insiste sur les besoins en tentes, duvets, recharges de téléphone et vêtements pour femmes.

La classe de quatrième « Carillon » du collège Albert-Vinçon.

Cet apprentissage de la solidarité et de l’ouverture d’esprit fait aujourd’hui pleinement partie de la scolarité. Avec, pour résultat, une vision plus fraternelle de la société. « Ils sont les Nazairiens de demain, ceux qui prendront des décisions », souligne le professeur.

* Les Invisibles, de Louis-Julien Petit, 2019.

///// Calendrier solidaire /////

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– Au Pré Vert, 30 rue du Maine
– Ambulances Nazairiennes, 299 rue de la Côte d’amour
– Le Neptune, 169 rue de Pornichet
– Clinique Vétérinaire Maréchal, 30 Bd de la Libération
– Rock’ N Goth, 67 avenue de la République.
– Atipick, 27 rue de la Paix