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Associations # Saint-Nazaire

Bain public de culture

Bain public, nouveau lieu de création des arts de la scène installé dans les anciens bains-douches du centre-ville de Saint-Nazaire, a été inauguré ce 8 mars... sans public.

Jeanne Menguy et Anne Guillou, co-directrices de Bain public.

Après plus de six mois de travaux de rénovation et de mises aux normes financés à hauteur de 1 200 000 euros par la Ville de Saint-Nazaire, le bâtiment de style post art-déco emblématique de la rue des Halles a enfin pu rouvrir ses portes. Si le public n’y est pas encore autorisé en raison des contraintes sanitaires, deux équipes artistiques ont pu y débuter des résidences de création, le collectif La Cabale et la Cie Superfamilles.

Ce nouveau lieu culturel est né à la suite d’un appel à projet lancé début 2019 par la Ville de Saint-Nazaire, pour lequel a été sélectionnée l’association Les Chantiers nouveaux, spécialement créée pour l’occasion et avec laquelle a été signée une convention d’une durée de quatre ans. Avec ses deux co-directrices, Anne Guillou et Jeanne Menguy, une chargée d’administration et de production, Aurélia Bourgueil, et un service civique, l’association dispose d’un outil de grande qualité : un studio blanc de 82 m2 dédié aux débuts de création, aux ateliers et aux rencontres, et un studio noir de 106 m2 équipé d’une régie, de matériel son et lumière, d’une loge et de pendrillons pour du travail de plateau et des présentations publiques (et non représentations). Tous deux disposent de gradins modulables. A cela s’ajoutent un espace bar lieu de vie qui sera ouvert les jeudis, vendredis et samedis soir ainsi que le dimanche matin pour les friands de brunchs, et une terrasse extérieure donnant sur un jardinet.

Lieu de recherche et non de diffusion traditionnel, son objet est de rendre accessible au grand public les processus de création.

« Le parti pris de départ était de ne pas attribuer ce lieu à une seule compagnie, mais à des équipes artistiques au travail. Un creuset où se croiseraient les différents champs du spectacle vivant et les habitants, selon les créations en train de se faire, en privilégiant les propositions qui s’arriment à des questions de société », explique Jeanne Menguy.

« Nous travaillons par thématiques et notre programmation, qu’elle soit locale, nationale ou même internationale, découle des sujets qui émergent. Cette année, nous recevrons dix équipes autour de trois thèmes que nous considérons d’actualité et incitateurs de débats : “Devenir père”, Faire corps” et “Travail et savoir-faire”. Clara-Luce Pueyo, du collectif La Cabale, plonge dans son enfance et dans l’absence  d’un père grand reporter, quand la Cie Superfamilles imagine une île uniquement peuplée de pères. Avec de constants allers retours hors les murs, comme déjà avec le collège Julien-Lambot de Trignac, l’école Albert-Camus, et les Maisons de quartier de Méan-Penhoët et d’Avalix », continue Anne Guillou. 

Pour entrer au cœur de l’imaginaire et du travail de fabrication d’un spectacle, en immersion dans ce tout ce que traverse une création. « Nous voulons ce lieu habité d’artistes et ouvert à tous les habitants. Un point de rencontre facile d’accès, qui n’intimide pas, et surtout festif, dès que ce sera possible », insistent les deux co-directrices.

///// Des Bains-douches à Bain public /////

Ce bâtiment de l’architecte Marcel Bouscasse a été inauguré en mars 1953 pour répondre aux besoins d’hygiène d’une population dont les logements manquaient de confort. Il comprenait 26 douches, 6 bains, un garage à vélos et une bibliothèque dans son hall.

Les bains-douches ayant fermé en 1977, s’y installent le Centre d’information Jeunesse et la Mission locale.

Yvette Roudy, ministre déléguée aux Droits des femmes, et Joël Batteux, Maire de Saint-Nazaire, y inaugurent le 3 décembre 1984 le premier Centre d’Information aux droits des femmes de Saint-Nazaire.

Il servira de bibliothèque temporaire lors des travaux de la médiathèque Etienne-Caux en 1989/1990.

Il accueillera le théâtre Icare du metteur en scène Christophe Rouxel de 1994 à 2017.