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Associations # Trignac

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Dans le cadre de Brière 2060, l’association d’école de charpente de marine Skol Ar Mor installe temporairement un atelier d’insertion de construction d’un chaland en bois traditionnel sur le site de Bel-Air, à Trignac.

Depuis quelques jours, l’association Skol Ar Mor s’est installée temporairement sur le site de Bel-Air, à proximité de l’écluse du Pont de Paille de Trignac, pour construire un chaland en bois traditionnel. Elle a répondu favorablement à l’appel du Parc naturel régional de Brière dans son projet de valorisation du patrimoine culturel (lire encadré ci-contre). « En septembre dernier, au cours de la Fête de la mer de Mesquer, là où se trouve notre siège social, nous avons proposé un atelier de construction de chaland en bois selon les méthodes traditionnelles. Il faut savoir qu’il n’existe plus de constructeurs de chalands en bois aujourd’hui. Nous pensions en fabriquer un en deux jours, mais nous avons été tellement sollicités par le public qu’en fait, nous n’en avons réalisé qu’un dixième. C’est là que le directeur du PNR nous a proposé un atelier permanent de construction sur différents sites du Parc », explique Thierry Thomas, adjoint à la direction de Skol Ar Mor.

L’association a donc dû penser un atelier facilement montable et démontable pour être itinérant. « Nous avons souhaité que son architecture respecte le patrimoine de la Brière. Nous avons donc réfléchi à un toit en chaume démontable. » Outre la formation à la charpente navale traditionnelle et la promotion des savoir-faire, Skol Ar Mor anime des chantiers d’insertion. Pendant six à sept semaines, cet atelier de Trignac va accueillir des jeunes en insertion qui, durant quelques dizaines d’heures hebdomadaires, apprendront à fabriquer le chaland. « Ils seront encadrés par un charpentier de marine confirmé. Les jeunes que nous accueillons nous sont envoyés par la Mission locale. L’objectif n’est pas d’apprendre à construire un bateau, ce qui reste relativement simple, mais de leur redonner confiance, de les réconcilier avec le sentiment de réussite. »

Construction du toit de chaume de l’atelier démontable.

Dans le même temps, le public qui fréquente le site de Bel-Air pourra assister à l’évolution de la construction et échanger avec les animateurs. Au terme des six à sept semaines, le chaland terminé deviendra propriété de la commune, et l’association continuera son périple à Montoir-de-Bretagne et à Saint-Malo-de-Guersac.

En septembre prochain, Skol Ar Mor posera ses valises à Saint-Nazaire, à la ferme du Bois-Joalland. Dans un premier temps, elle y installera ses ateliers d’insertion de recyclerie nautique. En effet, l’association récupère, déconstruit, transforme et/ou restaure des bateaux de plaisance en bois, hors d’usage, souvent donnés par des propriétaires désarmés face à leur dégradation. A défaut d’être restaurée, une vieille coque pourra ainsi se métamorphoser en un bar flambant neuf, un pont de bateau en un banc dans un jardin. Les pièces récupérées, accastillage et divers objets de navigation, sont proposées à la vente parmi d’autres éléments collectés au sein de la ressourcerie nautique.

Skol Ar Mor accueille le public intéressé par sa démarche près de l’écluse du Pont de Paille, à Trignac
mercredi 19 mai, vendredi 21 mai, samedi 22 mai, mardi 25 mai, mercredi 26 mai, jeudi 27 mai, vendredi 28 mai, mardi 1er juin, mercredi 2 juin, vendredi 4 juin et samedi 5 juin, de 14h à 18h.

Atelier de mobilisation collective

La Brière esquisse son avenir. Comment répondre aux enjeux de l’urbanisme, à la nécessité de préserver un espace naturel unique, et limiter les effets du dérèglement climatique tout en impliquant le citoyen ? C’est le triple défi que le PNR et les communes adhérentes se sont donné à l’horizon 2060. Parmi les laboratoires qui doivent faire émerger des idées, un est entièrement consacré à la mobilisation collective. « Comment faire participer les habitants du marais pour préserver ce patrimoine naturel et culturel », souligne Alain Geffroy, élu en charge du Développement durable à la Carene. Et quoi de mieux que de commencer par ses ports, portes d’entrée dans le marais qui sont au nombre de 25. Trois communes se sont dites intéressées par cette expérience : Trignac, la Chapelle-des-Marais et Herbignac. « Le site de Bel-Air nous dit quelque chose de l’histoire des habitants du marais. Certes abandonné, il a été un lieu de vie festive et sociale. C’est un site qui a un vécu, souligne Claude Aufort, maire de Trignac. Il y a des pêcheries faites de bric et de broc. On ne veut pas les transformer pour le tourisme. Ici, il y a différents usagers, des pêcheurs de toutes les nationalités, des chalands, des promeneurs, des riverains et des chasseurs. Même s’il peut y avoir de l’antagonisme, accueil ou rejet, nous devons tous nous réapproprier ce site. » L’installation temporaire de Skol Ar Mor amorce donc une nouvelle réflexion sur son usage. Mais ce sera aux habitants et à tous ceux qui le fréquentent de le définir. C’est pourquoi un atelier de mobilisation collective animée par le laboratoire Citizen Factory sera proposé le 26 juin et le 11 septembre afin de dessiner le futur projet.