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Emmaüs voit plus grand

A l’étroit, l’association nazairienne déménage de Trignac à la zone de Brais. Un projet d’envergure qui permettra de développer ses activités et d’accueillir toujours plus de compagnons.

Où et quand ?

Depuis jeudi 20 janvier, l’accueil des dons s’effectue dans la zone de Brais. « Jusqu’à l’inauguration, mercredi 23 février, nous continuerons d’accueillir des dons à Trignac. Les compagnons se chargeront du transfert », indique Marc Ménager, co-président d’Emmaüs. Samedi 26 février Emmaüs ouvre sa nouvelle salle des ventes avant de quitter définitivement le site de Trignac fin mars.

Un projet à 3 millions d’euros

En 2019, l’association acquiert auprès de la Sonadev, les anciens bâtiments du laboratoire pharmaceutique situé sur un terrain de 2,7 hectares inoccupé depuis près de 10 ans pour 1 million d’euros. Avec la rénovation et la construction d’extensions, c’est près de 3 millions d’euros qu’investit la communauté. « Ce qui va représenter un loyer légèrement plus élevé que ce qu’on payait à notre propriétaire actuel IDEA, qui nous avait accordé un loyer modeste », assure Marc Ménager. En 2020, Emmaüs a dégagé un chiffre d’affaires de 720 000 €.

Des capacités élargies

La communauté reçoit environ 2200 t de dons par an et en revalorise 90 %. Grâce aux nouveaux locaux, la capacité de la salle des ventes sera quasiment triplée. « Ce qui aura pour conséquence d’augmenter le cycle de vie des objets que nous mettons en vente, en particulier les meubles, assure le président de l’association. Actuellement, sur le dépôt de Trignac, un meuble reste en vente pendant un mois. Dans la nouvelle salle, il pourra rester un mois et demi à deux mois avant d’être transformé en déchet. Ce qui va permettre, au final, de réduire le pourcentage de déchets ultimes », indique Marc Ménager.

Le recydrive

Outre la vente au public des objets, vêtements et meubles, l’une des sources de revenu de la communauté est la vente de matière secondaire. « Ce que nous ne pouvons pas remettre en état, nous allons le trier pour en revendre les matières premières comme le bois ou encore le laiton », précise Marc Ménager. A la différence de la déchèterie classique où le particulier se charge de déposer directement dans les bennes, le recydrive permettra de vider entièrement les voitures des particuliers (il en arrive plus de 12 000 chaque année) et de trier aussitôt ce qui arrive.

Le projet social

« Nous voulons faire plus pour l’accueil », pointe Marc Ménager. Notamment avec la crise sanitaire, la communauté comme les autres associations de solidarité sont fortement sollicitées et se retrouvent parfois dans l’incapacité de répondre à toutes les demandes. En 2014, l’association accueillait 8 compagnons, en 2018, 24 personnes. Pour y faire face, une résidence sociale d’une capacité de 50 logements sortira de terre à la « mi 2023 » pour héberger 65 personnes. Actuellement, Emmaüs accompagne une trentaine de personnes, de tous âges et de toutes les origines dans des maisons situées dans la région de Saint-Nazaire. Les compagnons y sont logés, nourris, blanchis et perçoivent une allocation mensuelle. « Avec les compagnons, il n’y a pas de contrat d’insertion. Ils sont libres de rester autant de temps qu’ils veulent, jusqu’au jour ils se sentent prêts à voler de leurs propres ailes. Mais comme on dit à Emmaüs : “compagnon un jour, compagnon une vie” ».

Le projet d’ESS

Avec l’implantation d’Emmaüs, la Carene souhaite développer un pôle d’entreprises et d’associations d’économie sociale et solidaire. Envie 44, association qui reconditionne des appareils électroménagers et qui embauche des personnes en rupture avec le monde professionnel, monte actuellement un projet d’installation sur un terrain jouxtant Emmaüs. La Sonadev a acquis 4 hectares pour la réalisation de ce pôle.