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Associations # Saint-Nazaire

Aux origines de la Capoeira

Filhos de Angola, la toute jeune association propose un retour aux racines de la capoeira, un mélange de culture et de sport.

Des sportifs de haut niveau virevoltant dans des acrobaties sur des rythmes de percussion, telle est l’image d’Epinal de la capoeira véhiculée en France depuis des années. Art martial provenant du Brésil, elle est devenue peu à peu spectacle. Filhos de Angola Saint-Nazaire-Moscou, jeune association créée par Lindo Olhar et Marion Jesu, souhaite au contraire revenir aux origines. Né il y a 400 ans parmi les esclaves africains déportés en Amérique du Sud, « la Capoeira était une forme de résistance aux esclavagistes. On la pratiquait en secret car elle était interdite », raconte la treinel Lindo Olhar (entraîneur), qui a été formée à Moscou et a passé les différents grades pour enseigner. Avec l’abolition de l’esclavage, sa pratique et ses valeurs inhérentes sont détournées, voyous et mercenaires s’en saisissent au point qu’à nouveau elle est interdite. Et c’est seulement en 1937 que le président brésilien reconnait officiellement ce sport qui mélange danse, lutte et jeu au rythme de la musique.  

Association culturelle  

Ce retour aux origines est à la base du projet de l’association. « Nous ne sommes pas dans la performance. Nous restons dans le côté traditionnel », prônant ainsi les valeurs de tolérance, de solidarité, d’humilité, du respect de l’autre et du respect des codes.  

« Nous sommes moins dans la démonstration que celle qui est véhiculée dans les médias actuellement ».  

Ouverte à tous, sportifs ou non, et de tous âges, « nous enseignons une capoeira accessible à tout le monde. Ici, les corps de l’homme et de la femme sont égaux. Chacun doit faire preuve d’humilité. Entre un sportif accompli et une femme plus âgée, qui apprend plus de l’un ou de l’autre ? », ose questionner les deux fondatrices de l’association. A côté de l’objectif sportif, l’association souhaite faire plonger ses adhérents dans la culture brésilienne, faire comprendre la forte histoire de ce sport.  

« Nous essayons de convaincre nos interlocuteurs que nous ne sommes pas une association sportive mais bien une association culturelle », soutient Marion Jesu.  

Et aucune animosité avec l’autre association Ginga nagô Saint-Nazaire, les deux se retrouvant ponctuellement pour des rodas ouvertes (cercle formé par les capoeiristes au sein duquel deux d’entre eux jouent la capoeira.).