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Associations # Saint-Nazaire

Droujba face au défi des réfugiés ukrainiens

Pour répondre aux besoins d'hébergement des réfugiés et le difficile acheminement des collectes vers l'Ukraine, l'association crie son désarroi.

La solidarité envers l’Ukraine s’organise. Une nouvelle association a vu le jour sous le patronage de la Ville de Saint-Nazaire, Droujba* qui se traduit par amitié en russe et en ukrainien. Une nouvelle organisation qui se révèle nécessaire tant les obstacles s’accumulent. « C’est le chaos, on appelle la Croix-Rouge, le CCAS (Centre communal d’action sociale), personne ne nous répond », lance comme un cri de détresse Victoria Kolesnyk-Lebrun, présidente de la nouvelle association. 

Près de 80 m3 de matériels dorment actuellement dans le lieu de stockage de l’association dans l’ancien magasin de jouets La Grand Récré au Ruban bleu. « Nous recevons tous les jours des listes de demande des hôpitaux ukrainiens. Nous sommes dans l’incapacité de transporter tout ce matériel en Pologne ou en Ukraine. On se demande même si on ne va pas stopper la collecte », se désole Jean-François Maho, vice-président de l’association. 

Mais la situation la plus préoccupante et qui pose déjà problème est l’accueil et l’hébergement des réfugiés. Actuellement 33 familles sont logées dans des familles et au VVF de la Turballe jusqu’au 1er mai, sans compter toutes celles qui passent sous le radar des institutions. D’ailleurs David Samzun, le maire de Saint-Nazaire, s’attend à ce que leur nombre augmente fortement dans les semaines à venir. Entre 500 et 700 travailleurs ukrainiens travaillaient avant la guerre dans la Navale. « Près de 200 sont repartis en Ukraine. Mais ceux qui restent vont vouloir rapatrier leur famille. C’est compréhensible », indique ce dernier. Avec un déficit de logements, seulement 2 % de logements vacants difficilement réquisitionnables et près de 4 000 demandes en attente d’un logement social, la ville se retrouve sans marge de manœuvre. « Dans l’histoire, par le passé, nous avons fait preuve d’agilité. Nous le ferons encore. » Même si le maire en appelle à l’Etat, – l’association France Horizon a été mandaté pour gérer l’hébergement au niveau national – plusieurs réunions sont prévues avec les associations locales de solidarité et les syndicats pour prendre la mesure et trouver des solutions. Car l’hébergement des familles traumatisées par l’exil et la guerre demande un accompagnement spécifique. 

L’association tient à prévenir les habitants qui souhaitent accueillir des réfugiés. « Il ne s’agit pas d’accueillir un étudiant qui vient un mois, à qui on fait visiter la ville. Ces personnes sont dans un état de détresse important. Elles vivent ou vont vivre des deuils. C’est très lourd. Elles ne parlent pour la plupart, ni anglais, ni français », alerte Jean-François Maho.
Pour l’association, il y a urgence à agir car « on rentre dans le dur ». 

* Depuis le début de la crise, près de 200 bénévoles ont répondu à l’appel de l’association.