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Associations # Saint-Nazaire

Planning familial œuvre d’utilité publique

Si l’association militante se félicite de la nouvelle loi sur l’IVG, elle se désole du manque de volonté politique pour lutter contre les discriminations à l’encontre des femmes.

Depuis un siècle, le 8 mars est un symbole. C’est la journée internationale qui met en lumière la lutte et les revendications pour les droits des femmes.  Mais, des associations comme le planning familial œuvrent depuis près de 70 ans tous les jours au plus près des femmes pour leur accès au droit. Souvent objet de la vindicte des courants idéologiques les plus réactionnaires, l’association défend pied à pied le droit à la contraception, à l’avortement et milite pour toutes les sexualités et contre les discriminations.  Malgré les effets médiatiques comme Metoo qui ont favorisé la libre parole des femmes victimes d’agression sexuelle, en règle générale le combat pour l’égalité reste « silencieux, s’insurgent Capucine Hauray, présidente de l’antenne départementale et Léonie Bureau, éducatrice et militante. On constate un manque de volonté politique. Il suffit de comparer ce qui se fait en Espagne, qui a réussi à diviser par trois le nombre de féminicides. Il y a encore une forte méconnaissance des luttes et des droits en France ».  

Des demandes en hausse 

Contrairement aux idées reçues, 70% des femmes ayant recours à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) sont sous contraception. Votée tout récemment, la loi allongeant de deux semaines le délai légal pour avoir recours à l’IVG, ainsi porté de 12 à 14 semaines de grossesse est considéré comme un réel
« progrès » selon le planning familial. « L’allongement du délai de recours à l’IVG médicamenteuse est porté à 7 semaines contre 5 actuellement. Les femmes prennent connaissance de leur grossesse en moyenne à 4 semaines. Cela leur laissait seulement quelques jours pour prendre une décision. C’était trop peu », se félicite Léonie Bureau. Autre progrès souligné par l’association, les sage-femmes pourront pratiquer des IVG chirurgicales. Seul regret : la clause de conscience spécifique à l’IVG qui permet aux médecins et aux sage-femmes de refuser de pratiquer un tel acte n’ait pas été supprimé par la loi. 

 

Le planning familial a la particularité d’assurer une mission de service public : au rang desquelles l’intervention dans les écoles pour l’éducation à la sexualité. « Il y a encore beaucoup de travail à réaliser. Selon une étude que nous avons menée, seulement 30% des collégiens et lycéens connaissent par exemple la journée du 8 mars ». Travaillant en étroite collaboration avec le centre de planification de l’hôpital, l’association assure écoute, conseil et propose également des consultations gynécologiques. Avec près d’une centaine d’interventions par an, l’association reconnaît être sous le poids de demandes de plus en plus nombreuses. « La Loire-Atlantique est la 3e zone de France la moins dotée. Les moyens ne suivent pas, le nombre d’habitants ne cesse d’augmenter ». Si l’accès est facile à Saint-Nazaire, il devient plus compliqué pour les femmes situées dans les zones rurales, déjà sous-dotées en matière de santé. « Nous intervenons dans ces zones blanches, comme Pornic, Paimbœuf, Frossay et Pontchâteau ». 

Malgré son travail d’utilité publique, le planning familial n’est toujours pas reconnu à ce titre. Un point qui n’a rien d’un détail. « Tout récemment, cela a failli se faire. Nous avions espoir que cette reconnaissance soit enfin actée. Cela permettrait enfin de bénéficier de financements plus pérennes. Mais actuellement rien n’est acquis, prévient Capucine Hauray. Même si nous sommes bien soutenus par des collectivités comme Saint-Nazaire, il suffit d’un changement politique pour que tout soit remis en question. Cela est déjà arrivé dans d’autres villes de France ». 

Pour autant, ce n’est loin d’être facile de pousser la porte d’une telle structure. 

  

///// programme ///// 

Durant tout le mois de mars, plusieurs actions sont menées sur Saint-Nazaire. 

A partir du 8 mars, formation “Agir contre le sexisme en milieu festival“ par le point info santé animé par Charlotte Gautier du collectif d’éducation populaire féministe rEGALons-nous.
Renseignements : La Source (46, rue d’Anjou). 

Rassemblement à l’appel des collectifs féministes se tiendra samedi 12 mars, à 14h devant le tribunal de Saint-Nazaire pour protester contre la défaillance de la justice et de la police. 

Soirée du vendredi 25 mars, 20h30, à l’Alvéole 12, base sous-marine (gratuit) : Atelier jeux sur la question du genre, égalité femmes-hommes et de l’agir pour un monde non sexiste. Cette animation est accompagnée d’une exposition réalisée par et pour les jeunes relatant les témoignages de 48 filles et garçons issu·es de quatre continents autour de différentes questions : le fait d’être une fille, d’être un garçon, les normes et pratiques sexistes, l’égalité de genre… par l’association Tissé Métisse.  

Restitution de l’enquête égalité et citoyenneté des femmes dans quartiers prioritaires par l’association Tissé Métisse. De février à mai 2017, 342 femmes ont accepté de parler de leurs sentiments, de leurs opinions et de leurs quotidiens concernant la citoyenneté, l’égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la laïcité. L’enquête a été menée dans huit quartiers prioritaires de Nantes Métropole.  

Exposition les relations filles et garçons dans les quartiers par l’association Tissé Métisse. 

Théâtre d’improvisation avec trois comédiens par l’association LMP musique.

Renseignements : loire-atlantique.fr/droits-des-femmes