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Sport # Montoir-de-Bretagne

Les associations de sport amateur tirent la sonnette d’alarme

Pertes financières, fédérations aux abonnés absents, effondrement du nombre de licenciés et de bénévoles, les associations de sport amateur font entendre leur voix auprès de l'Etat.

Le sport est l’un des secteurs touchés de plein fouet par la crise sanitaire. Sur le territoire de la Carene, presque tous les sports accusent une baisse du nombre de leurs licenciés, notamment chez les plus jeunes. Sans perspectives, la pérennité de certains clubs est même remise en question. Cette alerte, près d’une trentaine de clubs de la Carene l’ont fait remonter au rapporteur spécial du budget “sport” de l’Assemblée nationale, Benjamin Dirx, député de la première circonscription de Saône-et-Loire, lors d’un échange organisé par Audrey Dufeu Schubert, députée de la 8e circonscription. « Conséquence des difficultés matérielles à se réunir depuis le premier confinement, les associations connaissent une baisse du nombre de leurs adhérents. Le non-renouvellement des licences engendre des difficultés économiques préjudiciables aux associations, a fortiori celles qui emploient un ou plusieurs salariés », explique cette dernière.

Pertes sur recettes

Alban Simon, président du Montoir Atlantique Cyclisme Triathlon et Running (MACTR), fait ainsi part de son inquiétude : « Nous ne percevons plus les recettes d’organisation d’événements. Avec moins de licenciés, nous percevons moins de financements qui sont calculés sur leur nombre. Mais les fédérations continuent à percevoir nos cotisations sans pour cela nous aider. Nous nous sentons abandonnés, même si les collectivités font ce qu’elles peuvent pour nous soutenir. »

Montoir Atlantique Cyclisme Triathlon et Running

Pour aider les associations à faire face à la crise, la Ville de Saint-Nazaire a en effet mis en place des aides exceptionnelles de fin de saison ou au démarrage de la saison suivante. « En mai 2020, nous leur avons permis de faire une demande de subvention sur les pertes de recettes*. Vingt clubs sur les 150 présents à Saint-Nazaire en ont fait la demande et ont touché près de 150 000 euros au global. L’opération est renouvelée cette année afin que plus de clubs répondent à cette proposition de soutien », souligne Béatrice Priou-Loyer, adjointe aux Sports. Si le gouvernement a annoncé des aides comme le fléchage de 5 000 services civiques vers le secteur du sport et un “Pass’Sport” doté de 100 millions d’euros pour l’aide à l’achat d’une licence, les associations pointent aussi l’effondrement du nombre de bénévoles.

Pratique libre du sport

« Les gens ont commencé à prendre l’habitude de ne plus s’investir dans les associations et à pratiquer le sport librement », alerte Alban Simon. Comment encadrer et faire vivre un club sans les bénévoles ? La question est sur toutes les lèvres. La crise sanitaire a en effet amplifié la tendance de la pratique libre du sport. «  Au skatepark, on a mesuré entre 20 000 à 30 000 passages par an, sur la nouvelle esplanade près de l’ancienne piscine Léo-Lagrange au moins 5 000 passages. On considère que près de 40 000 personnes par an pratiquent librement un sport », précise l’élue aux Sports de Saint-Nazaire.

Malgré tout, les associations s’adaptent et tentent de garder la tête hors de l’eau avec cet espoir de retrouver une activité à peu près normale. Mais quand ?

* Avec un maximum de 50 % de la perte de recettes.