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Livres # Saint-Nazaire

“Louis Berlioz capitaine au long cours, Saint-Nazaire 1862-1867”

A travers l’échange épistolaire du compositeur Hector Berlioz avec son fils Louis, Christian Morinière présente un ouvrage sur Saint-Nazaire de 1862 et 1867.

Gravure du XIXe siècle du port de Saint-Nazaire.

Tout est parti de recherches sur Internet. Quelques clics sur le site de la Bibliothèque nationale de France (BNF) ont suffi à éveiller la curiosité de Christian Morinière, professeur agrégé d’économie à la retraite et président de l’association Aristide-Briand et de Saint-Nazaire Histoire. « J’ai découvert qu’il existait de nombreux originaux de lettres d’Hector Berlioz, dont la correspondance avec son fils unique, Louis, qui a vécu à Saint-Nazaire de 1862 à 1867. »

A la lecture des mémoires du célèbre compositeur du 19e siècle plus apprécié en dehors des frontières hexagonales, Christian Morinière s’aperçoit qu’il a séjourné quelques jours à Saint-Nazaire, du 6 au 9 avril 1865, sur invitation de son fils alors capitaine au long cours sur les premiers transatlantiques – Vera-Cruz, Lousiane, Nouveau-Monde – entre la France et les Caraïbes.

« Ce qui m’a intéressé, c’est ce lien quasi fusionnel entre le père et le fils. Ils s’écrivaient au moins une fois par semaine. Hector Berlioz le dit lui-même :Nous sommes comme deux jumeaux.” »

C’est donc à partir de ces échanges personnels et intimes de 1862 à 1867 que le passionné d’histoire retrace, d’abord, un pan de vie de Louis Berlioz, puis le quotidien nazairien à cette époque, la construction des chantiers navals, l’évolution de la Compagnie générale transatlantique, la venue d’Hector Berlioz dans la cité portuaire… Le long de ces lettres, Christian Morinière s’arrête sur un fait historique, un terme – comme “naufrage”, qui lui apprend que l’un des premiers postes de sauvetage a été créé à Saint-Marc – ou sur « un bout de phrase. Louis Berlioz a dit “la fin du monde viendra avec le choléra” : à cette époque, il y avait des problèmes sanitaires à Saint-Nazaire, pas d’eau courante, pas d’égouts ».

Il mène alors un travail similaire à celui d’un historien en enquêtant aux Archives départementales de Loire-Atlantique et de Seine-Maritime, aux Archives nationales d’Outre-mer à Aix-en-Provence, à celles du Monde du travail de Roubaix qui lui ont donné la clef de l’énigme sur la mort de Louis Berlioz, aux Archives de la Compagnie générale transatlantique, au musée Hector-Berlioz de La Côte-Saint-André… Il refait même le trajet des tôles utilisées pour la construction des chantiers navals venues de Commentry (Allier), l’un des plus importants centres métallurgiques français, en passant par le canal du Centre, celui de Berry et le canal latéral de la Loire.

Un travail qui lui aura demandé deux ans et demi de collecte, de tri et d’écriture, et qui aboutit à cet ouvrage dense (494 pages hors annexes), riche en informations, en anecdotes et ponctué de trouvailles (comme certaines gravures, rares).