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Portraits # Saint-Nazaire

Les beaux rôles de ses créations

Installée depuis plus de dix ans à Saint-Nazaire, Claire Rigaud imagine, conçoit et réalise masques et marionnettes pour le spectacle vivant. Rencontre dans les coulisses de son art.

La façade colorée d’un petit immeuble de la place de la Rampe, quartier du Petit-Maroc. Cet après-midi-là, le soleil nous darde de ses rayons et c’est une chance car l’atelier de la plasticienne se trouve dans le jardin où on croise déjà les visages de quelques-uns de ses personnages. Claire Rigaud est en effet spécialisée dans la confection de masques, costumes, marionnettes et éléments de décors destinés au théâtre contemporain :

« C’est un univers qui m’a toujours attirée. J’aime le mouvement, quand le matériau fait corps avec le comédien, quand l’un et l’autre permettent à un autre personnage d’exister, de raconter une histoire. »

our entrer dans cet imaginaire qui la fascine depuis l’enfance, elle aurait pu choisir le métier d’actrice, mais, avec un master en arts plastiques obtenu à Rennes, elle préfère se former à la sculpture, au monde du masque et des marionnettes auprès de professionnels parisiens, nantais et même indonésiens.

Enrichie de toutes ses expériences, Claire Rigaud se lance alors en collaborant avec différentes compagnies (Garin Trousseboeuf, Nina La Gaine, Non Nova, Tenir debout…), alternant, de la danse aux performances d’artistes, les genres et les pratiques :

« Actuellement, je réalise des masques pour Méchant, un spectacle coproduit par Ie Théâtre et Les ELEments DISPOnibles. C’est exactement le type de créations que j’ai toujours rêvé de faire, à l’esthétique forte, ambiguë et brute, qui doivent être parfaitement adaptées à la physionomie des comédiens. »

Entourée des moulages en plâtre de la tête des deux personnes qui porteront sur scène les “visages“ qu’elle a imaginés, la plasticienne joue des matériaux, façonne, ajoute, enlève, ajuste :

« C’est là une partie de mon travail, l’autre consiste à assister aux répétitions, à m’immerger dans le jeu et la mise en scène, c’est essentiel. Et, bien sûr, les instants les plus intenses sont ceux de la représentation. »

Ce processus par étape, parfois long, l’amène à manipuler aussi bien la terre que le tissu, la résine ou encore le plastique, le bois et les métaux : « Chaque production nécessite des savoir-faire spécifiques, des combinaisons qui nourrissent mon travail. » Une activité professionnelle pour le moins plurielle qu’elle prend plaisir à partager et transmettre en animant des ateliers auprès de jeunes, sans pour autant délaisser un travail plus personnel : « Je crée en effet des sculptures, des objets, collectionne des masques indonésiens que je souhaite faire découvrir au public en ouvrant les portes de mon atelier le 26 mai prochain* ». Une invitation à retenir !