Elle monte au filet du bien-être
Hélène Yahiel, 40 ans, est aujourd’hui entraîneuse au SNVBA et responsable de la section Sport et Santé du club. Retour sur un parcours, de la compétition à la transmission, de Calais, sa ville natale, à Saint-Nazaire, sa terre d’adoption.
Estuaire. Comment le volley-ball s’est-il imposé dans votre vie ?
Hélène Yahiel. Ma mère le pratiquait et je l’accompagnais régulièrement au gymnase. J’y ai naturellement adhéré, obtenu ma première licence à l’âge de 8 ans, vécu les compétitions et les repérages par le Département et la Région pour me retrouver vers 13 ans en équipe de France. J’ai ensuite suivi trois ans de sport études, puis intégré l’équipe professionnelle de la Stella de Calais où j’ai fait toute ma carrière.
Estuaire. Une carrière pro réussie qui s’est achevée finalement très jeune ?
HY. Oui, mes 30 ans ont été un tournant. A ce moment-là, j’ai pris la décision de me reconvertir en passant un diplôme d’éducatrice spécialisée. J’ai eu deux enfants et j’ai souhaité vivre pleinement mon rôle de mère, tout en suivant mon compagnon, volleyeur professionnel (Quentin Marion, NDRL), au gré de ses contrats. En 2015, il a signé avec le SNVBA, c’est là que j’ai saisi l’opportunité de concilier mon passé sportif et mes acquis pédagogiques en acceptant de m’occuper non seulement des entraînements de plusieurs équipes jeunes, mais aussi d’encadrer la section Détente, Sport et Santé du club.
Estuaire. En quoi consiste cette dernière mission ?
HY. C’est une activité labellisée par les comités nationaux et régionaux olympiques et sportifs français, par l’agence de Santé des Pays de Loire et la Région, le Creps et la préfecture. Concrètement, il s’agit de rendre accessible à tous la pratique du volley-ball, sans enjeu de compétition. Ca se traduit par des séances hebdomadaires* et en dehors de toute prise en charge médicale. J’y privilégie l’aspect ludique de ce sport ainsi que le bien-être physique global à travers des exercices d’étirements et de prise de conscience du corps.
Estuaire. Vous intervenez également auprès de personnes en rééducation et réadaptation fonctionnelle.
HY. Oui, grâce à un partenariat signé depuis deux ans entre le SNVBA et le CRRF de Pen Bron, aujourd’hui implanté à Heinlex. Je ne dirige pas seule ces ateliers puisque je n’ai pas encore le diplôme requis, mais j’apporte mon expérience en matière de soft volley** à l’éducatrice Agathe Collet qui, elle, est spécialisée en sports adaptés. Le volley-ball mobilise toutes les parties du corps. Grâce à son aspect collectif, les personnes ne se sentent pas en séances de kiné. Prises dans l’énergie du jeu, elles réalisent des gestes de manière spontanée sans qu’il y ait de notion d’effort ou d’univers strictement médical. C’est un atout pour faire tomber les peurs et certains blocages.
Estuaire. Est-ce très différent de la pratique habituelle ?
HY. Oui et non. Bien sûr, les règles sont modifiées, le ballon plus léger, la hauteur du filet adapté… Mais entre les entraînements dispensés aux jeunes du club, les séances de détente, sport et santé et celles de l’atelier au CRRF, mon approche pédagogique est la même : valorisation de chacun et plaisir pour gagner de la confiance en soi, optimiser ses performances et surtout être bien dans ses baskets, sur un terrain comme dans la vie.
Propos recueillis par Nathalie Ricordeau.
* Séances Détente, Sport et Santé : le jeudi de 20h à 22h, salle de Coubertin.
** Activité importé du Japon, dérivative du volley-ball et accessible à un large public, notamment pour les loisirs senior et les primo arrivants dans les clubs.