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Voyage danse et percutant

Quatre Nazairiens sont partis durant deux semaines en Guinée-Conakry pour y suivre des cours de danse et percussions, et soutenir les habitants d’un village isolé.

L’association nazairienne Makötö Dembaya a récemment organisé un stage de danse et percussions en Guinée, en collaboration avec une autre association de Quimper. Les professeurs de ces deux associations, respectivement Ibrahima Keïta et Mohamed Bangoura, ont emmené une dizaine de leurs élèves dans leur pays d’origine, la Guinée-Conakry, en Afrique de l’Ouest, berceau des rythmes et musiques mandingues. Au programme de ces quinze jours de stage, des cours de danse et de percussions quotidiens encadrés par de talentueux professeurs issus des différents ballets traditionnels que compte le pays.

Un patrimoine culturel riche
Chaque quartier de la capitale Conakry possède en effet son ballet : Matam,
Kaloum, Matoto… 
Le premier d’entre eux fut fondé en 1948 par Keïta Fodéba, musicien, compositeur et écrivain guinéen qui avait réussi à rassembler en France la crème des artistes africains pour devenir le porte-parole de la culture et de l’art africains à travers le monde. Au moment de l’indépendance de la Guinée en 1958, Keïta Fodéba rentre au pays et met la troupe à la disposition de Sékou Touré, premier président du pays, sous le nom des Ballets africains de la République de la Guinée. 
Ce ballet fait aujourd’hui office d’école supérieure pour repérer et former les jeunes artistes du pays. Le Ballet national Djoliba, dont est issu le célèbre djembefola (joueur de djembé) Mamady Keïta, participe également à faire rayonner la culture guinéenne.

Une aide modeste et solidaire
Malgré tout, peu de danseurs ou musiciens vivent de leur art. Bien qu’ils jouissent d’une reconnaissance sociale, il est de fait très difficile d’être artiste dans un pays qui manque de tout, où les systèmes de santé, de scolarisation, de transports ou de gestion des déchets sont terriblement défaillants. Voilà pourquoi l’association nazairienne Makötö Dembaya s’est donné pour mission, d’une part, d’organiser des stages avec du public européen afin de permettre aux artistes de diffuser leur savoir-faire et de mieux vivre financièrement. Et, d’autre part, de développer l’accès aux soins et à la scolarisation à Khabita, un village de 600 habitants situé à 60 km de la capitale, mais isolé et séparé par un bras de mer de Dubreka, la plus proche ville possédant hôpital, collèges et commerces. Car pour Judith Rozentalis, présidente de l’association Makötö Dembaya, « l’éducation est la clef pour sortir de l’abandon ce pays, nous voulons aider ces enfants à grandir et apprendre dans de bonnes conditions, afin qu’ils deviennent des adultes éclairés ».

Si les quatre Nazairiens de ce voyage ont pu rapporter de Saint-Nazaire trois moteurs hors-bord pour l’équipement de pirogues, du matériel scolaire et des médicaments, ils sont revenus le corps transporté de rythme africain.