[zoom] Black Panther : Wakanda Forever
(Etats-Unis 2022) fantastique de Ryan Coogler avec Letitia Wright, Lupita Nyong'o, Danai Gurira.
2h42.
Black Panther: Wakanda Forever avait-il besoin d’une chronique dans Estuaire ? Film à gros budget, machine à cash grâce à la licence Marvel, les studios Disney s’attendaient à un succès commercial. Au moins sur la base du premier opus Black Panther de 2018. Sans surprise, c’est le cas. Il suffisait de se rendre un vendredi soir au Cinéville pour le réaliser en voyant la file d’attente au guichet. Déjà, au bout de sa première semaine d’exploitation, il bat le record du premier opus et atteint le niveau astronomique de 1,57 million d’entrées. Une bouffée d’air pour les salles de cinéma qui doivent faire face à une chute de fréquentation jamais vue depuis le début des années 80. Pour autant, le film a failli ne jamais sortir sur les grands écrans en France. Disney + menaçait de retirer les films qui, selon lui, « financent » les salles de cinéma à la suite d’un désaccord avec les patrons des chaînes de télévision françaises. Les géants du streaming ont de nouvelles obligations de contribution à la production française et européenne dans le cadre de la directive SMA (Services de médias audiovisuels). Ils attendent en contrepartie d’obtenir le droit de diffuser plus tôt le 7e art. La firme aux grandes oreilles doit attendre 17 mois avant de pouvoir exploiter leurs films sur leur plateforme. Ce qui n’est pas à son goût. Ce bras de fer dure depuis 2021. Les exploitants de cinéma se disent pris en otage dans ce contentieux. Si le film a été l’objet d’enjeux financiers, la réalisation de Ryan Coogler a, par ailleurs, suscité nombre de polémiques et critiques. Cette suite, sans l’acteur emblématique Chadwick Boseman décédé d’un cancer du côlon à 43 ans, réussit tant bien que mal à faire du Black Panther sans Black Panther. Les critiques se concentrent sur le “coté girl power” et une vision très afro-américaine d’une techno-afrique imaginaire. Le réalisateur Ryan Coogler tente néanmoins de bouleverser l’architecture des films Marvel en abordant plus profondément les personnages. On préfère sans commune mesure le premier opus.