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Spectacles # Saint-Nazaire # Trignac

Camel Zekri, le passeur d’histoires en musique

C’est d'abord l'histoire d'une page qui se tourne. Brigitte Lallier-Maisonneuve qui a fondé Athénor en 1985 vient de laisser sa place à Camel Zekri. Portrait de celui pour qui la musique est un fondement de la fraternité.

Dans son bureau du centre national de création musicale Athénor, le nouveau directeur Camel Zekri s’excuse de la valise, à peine défaite, posée au pied de son bureau. La veille, il était à Athènes pour nouer de futurs partenariats. Originaire d’Algérie, il a passé la majeure partie de sa vie d’artiste dans le pays du camembert, l’Orne. A Athénor, il n’est pas vraiment en terre inconnue. Entre 2005 et 2010, il était déjà artiste associé à l’établissement culturel. « Je travaillais avec Brigitte Lallier-Maisonneuve dans les quartiers de Bellevue à Nantes », explique-t-il. Proposant ainsi une série de concerts sous le signe du métissage. Dans ce quartier cosmopolite, « on était proche des habitants. On était partout, dans les écoles, les médiathèques, avec les associations, dans la rue ».  

Musicien nomade 

Cette sensibilité au métissage culturel fait partie de son ADN. Il commence la musique avec son grand-père Hamma Moussa, maître Gnawa du Diwan de Biskra en Algérie. En parallèle, il découvre la guitare électrique puis la guitare classique. Il est d’ailleurs récompensé par le prix du Conservatoire de Paris. Il se passionne pour le jazz contemporain de John McLaughlin ou d’Antony Braxton avant de s’engager pendant plusieurs années dans la musique antillaise. Il enregistre d’ailleurs plusieurs titres avec Dédé Saint-Rix. Le chanteur martiniquais de Chouval bwa avait reçu les maracas d’or en 1983.  

Renouer avec les traditions 

A la fin des années 80, sa rencontre avec le clarinettiste Xavier Charles l’ancre dans l’impro. Délaissant quelque temps son héritage traditionnel. Mais un voyage au Niger en 1992 sera le déclencheur de son tournant artistique. Et c’est en 1996 avec le festival de l’eau qu’il noue un lien entre ses deux inspirations : l’improvisation et la tradition. « La musique présente une dimension universelle. Elle nous transmet toujours quelque chose de cet ailleurs », déclare-t-il. Pour lui, c’est l’expression même de la fraternité, voire d’une certaine spiritualité. Ce festival devient alors un lieu de dialogue privilégié entre musiciens à l’écriture et aux oralités différentes. Il réunit musiques orientale, africaine et européenne. « Je souhaite transposer le festival de l’eau, ici à Saint-Nazaire, en Brière ». Continuer à récolter cette parole et les traditions d’ici et de les mêler à des traditions d’ailleurs.  

« Il nous faut remettre du récit dans la musique contemporaine. » 

Mélanger les écritures 

Il n’hésite pas à interroger nos mémoires, notre passé colonial et ses déchirures contemporaines, mais aussi les questions écologiques. De l’oralité traditionnelle aux écritures les plus improvisées, la musique nous raconte toujours une histoire. Camel Zekri affiche donc les ambitions futures d’Athénor. Sans rupture avec le travail réalisé ces quatre dernières décennies. « Nous sommes et resterons un laboratoire de création et de science », soutient-il. Depuis 2018, Athénor a été labellisé Centre national de création musicale et est un laboratoire de science reconnu. Il souhaite aussi donner une dimension plus internationale en nouant des partenariats avec des artistes et des centres de création en Amérique du Nord, en Afrique et partout en Europe. S’ouvre donc pour Athénor une nouvelle page de son histoire qui porte le regard vers d’autres horizons, à l’image cosmopolite de Camel Zekri. 

 

///// Programme du festival Coïncidences ///// 

Mercredi 25 janvier
Lecture en papillote, lecture musicale et gourmande avec Christophe Havard et Aurélie Maisonneuve. Dès 3 ans.
Gratuit. A 16h30, médiathèque de Trignac. 

Vendredi 27 janvier
Un cafard, un piano noir, concert littéraire d’après La passion selon G.H. de Clarice Lispector, avec Sophie Angel.
Tarifs : de 7 € à 12 €.
A 19h30, théâtre Jean-Bart. 

Samedi 28 et dimanche 29 janvier
Stage sur le conte musical dans le cadre de la résidence de Jean-François Vrod La bête à sept têtes, avec le Parc naturel régional de Brière.
Rés. 06 75 89 33 21. 

Mercredi 1er février
Les zatipiks, spectacle chansigné / chansons en français et en langue des signes par la Cie Le bruit du silence. Dès 6 ans.
Tarifs : de 5 € à 7 €.
A 14h30, espace Bois-Savary. 

Lecture croisée avec Frédéric Béchet et Philippe Gauthier.
Gratuit. A 19h, espace Bois-Savary. 

Jeudi 2 février
Ali-Baba, concert-Spectacle par la Cie Eclats. Dès 8 ans.
Tarifs : de 5 € à 7 €.
A 19h30, théâtre Jean-Bart. 

Samedi 4 février
Rencontre/lecture avec Philippe Gauthier.
Gratuit. A 14h, librairie L’Embarcadère. 

Mardi 7 février
Ecouter l’ombre, concert pour orchestre de radios, voix, magnétophone et objets lumineux, par Les Harmoniques du néon, Anne-Julie Rollet et Anne-Laure Pigache.
Tarifs : de 5 € à 7 €.
A 19h30, espace Bois-Savary. 

Samedi 11 février
Le monde est rond, théâtre musical par l’ensemble Offrandes, Théâtre du radeau, Martin Moulin et François Tanguy. Dès 4 ans.
Tarifs : de 5 € à 7 €.
A 10h et 17h, espace Bois-Savary.