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Chroniques # Saint-Nazaire

On dirait que vous avez un petit accent

Le Pré vert expose les textes de Chloë Virginia Thomas, issus de son recueil publié en 2022, On dirait que vous avez un petit accent. Rencontre avec la poète amatrice originaire du Pays de Galles qui vient de s’installer à Saint-Nazaire.

Chloë Virginia Thomas a bel et bien un petit accent. Celui du Pays de Galles qu’elle a quitté il y a plus de trente ans pour vivre en France et devenir citoyenne française. Une immigrante chanceuse comme elle se définit en référence à l’un de ses poèmes Moi immigrante. Chance de vivre du bon côté de la mer. De ces poèmes écrits au fil des années, lors des ateliers d’écriture, elle livre sa vision du monde dans la langue de Molière et de Shakespeare.  

Tout en rondeur et bienveillance, parfois teintée de mélancolie lorsqu’elle s’amuse avec sa langue d’adoption. Mais son style devient plus éruptif et son écriture plus politique lorsqu’elle s’adonne à sa langue natale. Chloë Virginia Thomas navigue dans ces eaux linguistiques avec aisance et fait preuve d’une curiosité intensément gourmande lorsque « écrire dans une autre langue que la sienne (…) vous enlève bien des c(ont)traintes ».  

« Ce n’est pas l’Académie qui fait la langue mais bien ses usages et ses modernités », explique-t-elle.  

Et c’est justement parce qu’elle est passionnée de mots et de littérature qu’elle est venue à Saint-Nazaire. Attirée par la maison des écrivains étrangers et des traducteurs et son meeting, l’événement littéraire de cette partie du littoral. Un lieu et un événement qui synthétisent ses aspirations littéraires. Mais aussi tout simplement parce que les mouettes lui manquaient trop. Cet oiseau si représentatif de son pays natal alors que depuis trente ans elle avait élu résidence du côté des Alpes. Qu’on la dise poète ou poétesse lui importe peu. L’amour de la poésie et le goût de la partager est ce qui l’anime profondément. Ce premier recueil est un concentré de sa vie d’avant Saint-Nazaire. « Ici je retrouve l’accueil des Gallois. Une ambiance qui me rappelle ma terre natale. Une manière de vivre. Une certaine tranquillité mais qui n’est pas exempte de radicalité ». De quoi inspirer de nouveaux textes.