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Portraits # Pornichet

Luc Chohin accoste à Quai des arts

Après 18 ans à la barre de Quai des arts, 28 aux Renc’arts, le capitaine au long cours Gérard Boucard passe le gouvernail à Luc Chohin. Rencontre avec cet homme de terrain qui compte bien maintenir le cap, toutes voiles dehors, sans faire de vagues, sinon artistiques !

© MB

Que ressent-on à l’idée de passer après Gérard Boucard ? La pression ?
A vrai dire, j’arrive en toute confiance même si je suis parfaitement conscient que je remplace quelqu’un de très apprécié. Je connais bien Gérard, ça fait 20 ans que l’on se croise dans les festivals ! On sort de la même école ! Celle du terrain. J’y ai tout appris. La seule pression, peut-être : le public. Le lien créé ne doit pas casser. L’idée n’est pas de me faire détester à peine arrivé (sourire). Mon adage : du changement sans créer de rupture, histoire que le public ne se perde pas. Avec cet objectif, toujours en ligne de mire, de toucher tout le monde, par le rire et l’émotion, et surtout ceux qui n’aiment pas le théâtre… Il faut briser les a priori. 

Comment allez-vous imposer la “touch” Chohin ?
La ligne artistique que j’ai toujours menée, 22 ans durant, avec Villages en scène [Ndlr : saison nomade de spectacles dans les petits bourgs et autres lieux insolites du Coteaux-du-Layon (49)] est proche de celle présentée ici, à Quai des arts. Des sensibilités artistiques communes qui se sont retrouvées, à de nombreuses reprises, dans nos programmations respectives ! Je ne me sens donc pas trop dépaysé.
Maintenant, j’aimerais développer des habitudes, faire du hall d’accueil un lieu de vie au quotidien, une sorte d’afterwork avec apéro, match d’impro, scène ouverte, etc. Créer des passerelles entre les amateurs et les professionnels de la musique. Mon ADN ! Comme imaginer par exemple un Quai des arts orchestra, à l’image du Village orchestra. De belles aventures à venir qui n’attendent que d’être écrites. Et d’être vécues tous ensemble, avec le public, l’équipe, les deux… pour créer le lien humain. 

La “règle des 1/3”…
[Ndlr : il ne s’agit pas d’une règle à proprement parlé, mais d’“1/3” qui s’est imposé de manière naturelle et récurrente lors de l’ITW !

• J’ai pu concevoir 1/3 de la programmation 2023/2024, soit une dizaine de spectacles sur les 34 programmés ! A noter, samedi 24 juin, Quai des arts donnera un petit avant-goût de sa saison culturelle avec concert et qui sait, dégustation de nos bons vins des Coteaux-du-Layon ! 

• Pornichet et sa région 1/3 plus belles que l’Anjou (rire) ! 

• Un lieu 1/3 plus grand, et la possibilité de voir mes rêves se réaliser en accueillant de grandes formes. [Ndlr : à l’instar du théâtre de marionnettes de la Cie des Anges au plafond, dont la représentation a eu lieu le 14 avril dernier. Le directeur artistique, les yeux pétillants, n’en revient toujours pas et c’est tout ému qu’il pose devant l’objectif au milieu de ce décor… grandiose (photo)]. 

De quoi rêvait le gamin que vous étiez dans son village de Mayenne ?
De travailler dans l’humanitaire ! Eh oui, rien à voir ! Quoique, l’humanitaire, c’est aussi le développement de l’esprit, de la réflexion, des pratiques artistiques… Mes parents, des paysans engagés, m’ont transmis la culture… de la solidarité. Petit, je n’allais pas au théâtre. D’ailleurs, il n’y en avait pas là où j’habitais. J’ai fait un peu du théâtre au lycée, et de la guitare. C’est bien plus tard, une fois le DESS d’aide au développement en poche, que j’ai eu le déclic et bifurqué. Une révélation venue… des arts de la rue. Étonnamment ! [Ndlr : La suite vous la connaissez.

« Et pourquoi ne pas créer un jumelage musical entre le Layon et Pornichet ? »
Luc Chohin.
 

© MB