Zaho De Sagazan la fulgurante
Après une série d’apparitions remarquées (Inouïs du Printemps de Bourges, le Chantier des Francos, le Prix Chorus des Hauts-de-Seine, les Transmusicales de Rennes, le Trianon à Paris...), la Nazairienne de 23 ans poursuit son ascension. Elle enchaîne les concerts partout en France.
Entretien express avec une musicienne surbookée…mais ravie !
@ Emma Picq
Votre album La symphonie des éclairs, sorti le 31 mars 2023, s’est rapidement retrouvé dans le top 10 des plus écoutés en France. Vos clips cartonnent, les médias vous encensent… Comment vivez-vous ce succès fulgurant ?
Je suis très heureuse, et en même temps, je ne réalise pas, car je suis très occupée. Le temps me manque. J’ai été obsédée par ce projet, nous avons travaillé pendant près de trois ans sur l’album. J’ai été pleine de doutes, et finalement, il plaît beaucoup. C’est très agréable ! J’ai une chance inouïe !
Vous serez en concert le 5 mai à Quai des Arts, à Pornichet. Cet été, vous êtes programmée au festival Les Escales à Saint-Nazaire. Qu’est-ce que cela vous fait de revenir jouer sur vos terres ?
Quai des Arts, que de bons souvenirs ! J’y ai vu des supers concerts. En plus, je vais jouer le même soir que Ko Ko Mo, des artistes qui sont aussi du coin et que j’adore ! Quant aux Escales, c’est le festival de ma vie. J’y suis très attachée, j’y vais depuis que j’ai quatre ans. C’est là que je retrouve tous mes copains. C’est LE rendez-vous des Nazairiens. Je suis très fière d’y être invitée.
Lorsque vous étiez lycéenne à Saint-Nazaire, vous avez participé, avec la troupe du lycée Aristide-Briand, les Irréductibles, aux fameux concerts Salade. C’est de là que vient votre goût pour la scène ?
Je ne sais pas si j’aurais pu aller aussi loin sans les Irréductibles. C’est merveilleux pour des lycéens de participer à un tel projet. J’ai envie de dire aux lycéens d’aujourd’hui : allez à la chorale des Irréductibles, même si vous ne savez pas chanter ! Prenez du plaisir, faites de la musique ! Ces années-là ont été extraordinaires… Les Irréductibles m’ont permis de rencontrer un nombre incalculable de personnes incroyables. Tom Geffray, mon batteur, Lucie Guilloux, ma manager, Guillaume Ménard, qui fait mes visuels… J’ai une tendresse infinie pour toutes ces personnes. Je ne sais pas ce que je serais sans elles.
Comment avez-vous composé les chansons de votre album ?
Je commence l’écriture de la plupart de mes chansons à la voix et au piano, puis je poursuis la composition sur des logiciels comme Logic Pro ou Ableton. Pour l’album, j’ai été beaucoup aidée par mes producteurs, Pierre Cheguillaume et Alexis Delong. Nous avons travaillé la composante électro tous les trois en studio. Ils ont été très généreux, ils m’ont beaucoup appris. Cet album, c’est surtout trois potes qui vont au bout des choses. C’est pour ça qu’on est aussi contents que ça marche !
Et les concerts, comment les avez-vous pensés ?
Au départ, les chansons ont été composées pour les concerts. Le live a été imaginé avant l’album, d’où le côté très électronique. Notre résidence aux Transmusicales de Rennes nous a permis de travailler la scénographie et les lumières. Les synthés peuvent faire pleurer autant que vibrer le corps. Je suis inspirée par Barbara autant que Kraftwerk. Je cherche l’équilibre entre les deux.
Dans votre album, vos textes sont très intimes et mélancoliques. Mais, quand vous parlez, on vous sent très enthousiaste, bien entourée. Alors, finalement, vous êtes heureuse ?
Oui ! Je suis une personne très heureuse. J’adore rire, sourire ! Seulement, quand je suis heureuse, je ne pense pas à l’écrire, je le vis. C’est lorsque je ne vais pas bien que j’ai envie de me pencher sur mon piano. Quand je suis triste, j’ai envie d’écrire. Dans les moments négatifs, on fait de grandes découvertes sur soi et les autres. Des découvertes universelles, que j’ai eu envie de partager. C’est un album d’adolescence. Ce qui ne m’empêche pas de beaucoup aimer les chansons qui rendent heureux !