CCP ou la culture au cœur des usines…
Entre culture et monde du travail, il n’y a qu’un pas : le CCP ! En plus de changer de locaux* le 3 octobre, le Centre de culture populaire fête ce 16 septembre ses 60 ans d’existence, entre théâtre, débat, musique, cinéma…
Paréo Dolly
Et au commencement, l’Aérospatiale…, son comité d’entreprise et le groupe atelier théâtre, conglomérat de salariés de l’usine aéronautique et des chantiers de l’Atlantique. Un vrai succès. Tel que « le CE décide d’étendre le concept à d’autres entreprises de la région nazairienne », explique Serge Le Glaunec, délégué général du CCP. À comprendre, Centre de culture populaire – « lieu de réflexion et de mutualisation » – créé en 1963. Centre qui, tout au long des années 70, proposait à plus de 200 participants des activités théâtre donc, arts plastiques et musique, orchestrées par 7 animateurs.
Les membres fondateurs du CCP ? Douze CE et trois syndicats ; CGT, CFDT et Fen (aujourd’hui SSU, Éducation nationale). Très vite, le CCP devient un acteur de poids en termes de diffusion culturelle : « Il faut savoir qu’à l’époque, notre politique de programmation avait été construite dans un paysage culturel où n’existait que la Mjep (Maison des jeunes et d’éducation permanente). » Deux entités avec, certes, des orientations et des publics différents mais de front autour d’un même combat : la promotion de la culture.
Aussi, depuis 60 ans, le CCP, ancré au cœur des réacteurs, se donne-t-il pour dessein « d’ouvrir la culture au monde du travail, à celles et ceux, ouvrières et ouvriers qui n’osent la côtoyer. » Et ce, à travers diverses actions directes… Des rencontres avec des artistes dans ou hors les murs des usines, à la médiathèque ou encore dans les trois librairies nazairiennes pour toucher un autre public, des résidences d’artistes (des métiers du livre et du cinéma), le prix Pelloutier, des soirées projection/débat/rencontre dans les salles obscures des cinémas associatifs « que nous soutenons sur l’ensemble de la région, via, entre autres, la mise en place des chèques Ciné associatif. » Autant de cordes à son arc qui séduisent.
Aujourd’hui, le CCP, c’est une dizaine de CE, près de 4 000 personnes qui « bénéficient de l’ensemble de nos propositions », et 3 salariés. Des chiffres en baisse qui s’expliquent, entre autres, par les évolutions des politiques culturelles et du monde du travail : « Les entreprises changent, le droit social aussi. Face à ces réalités conjoncturelles, à nous de nous adapter, de trouver un autre mode de fonctionnement, de fédérer des énergies alternatives, d’innover, d’oser, d’inventer de nouvelles pratiques. ». En attendant, place à la fête, ce samedi 16 septembre à la base sous-marine. Au programme : théâtre, débat, jeux, musique et cinéma…