Retour à l'agenda
Associations # Saint-Nazaire

Des tiny-refuges pour les femmes à la rue : à voter…

L’Association solidarités et créations réfléchit à la conception de tiny-refuges pour les femmes sans-abri de Saint-Nazaire. Ce projet expérimental d’insertion, inscrit dans le cadre du budget participatif du Département, ne peut – à l’instar des 245 autres initiatives en lice – devenir réalité sans le vote (en ligne) des habitants de Loire-Atlantique. Explications…

Mélanie Gachelin, la directrice de l’Association solidarités et créations souhaite faire de cette structure « un terrain d’expérimentations et de recherches pour aider, soutenir ce public en grande difficulté. C’est un enjeu de société ».

C’est simple comme bonjour. Il suffit de suivre la procédure : se rendre sur le site participer.loire-atlantique.fr, créer un compte, choisir 3 à 10 projets et voter. Date butoir, le 13 novembre. En attendant le verdict, courant décembre, Mélanie Gachelin diffuse l’info au maximum, à Saint-Nazaire et au-delà ; rallie et sensibilise les citoyens à sa cause et surtout, croise fort les doigts. La directrice de l’Association solidarités et créations (ASC) n’est pas la seule à se lancer dans ce « lobbying », et défendre cette entreprise, qu’elle soit axée sur la citoyenneté, le social ou encore l’écologie. Et pour cause… 

245 projets pour 30 lauréats 

Les projets sont légion : 245 retenus, plusieurs dizaines en lice rien que sur le territoire de Saint-Nazaire agglomération* (Carene), pour une trentaine de lauréats. La “concurrence” est rude. Mais celle qui met toute son énergie dans la recherche d’innovations sociales, de solutions pertinentes, adaptées aux réalités de terrain, veut y croire, dur comme fer : « Notre projet est possible à réaliser », même si tout reste à imaginer, à concevoir pour que ces tiny-refuges destinées aux femmes de la rue soient une vraie réussite. Et quel que soit le résultat des votes, Mélanie Gachelin ne reste pas à attendre les bras croisés. Ça cogite, les idées fusent, et les grandes lignes se dessinent… Un module mobile de 5 m2, avec un lit et des toilettes. Voici pour le prototype. Cosy oui, mais sans bois car ça brûle ; fonctionnel oui, mais sans mobilier rétractable car ça casse, et la liste est longue.  

« Il faut penser à tout, et ne pas oublier que nous avons affaire à un public fragile, en proie à des troubles divers. Il faut les associer à la réflexion si nous voulons que ça marche. » 

Le dessin du prototype de cette tiny-refuge innovante et porteuse de sens, réalisé par Marion Leroux, salariée de l’ASC. 

 

« Le prototype de cette tiny-mobile est estimé à 35 000 €. La fabrication des prochaines coûterait moins cher, entre 15 000 et 20 000 €.
Elles seraient financées par des fonds privés. Pour le fonctionnement, on espère trouver d’autres soutiens. »
 

Un défi technologique et humain 

Mélanie Gachelin compte bien impliquer les femmes sans-abri de Saint-Nazaire dans cette aventure. Elles sont une vingtaine – un chiffre en augmentation –, entre 25 et 40 ans, « toutes très abîmées », à dormir dans la rue quand elles peuvent fermer les yeux. À l’ASC, elles passent tous les jours « prendre une douche, manger, se faire soigner, se poser. Des hébergements d’urgence existent, mais trop de règles, et les chiens sont interdits. La barre est placée trop haut pour elles ». D’où ce projet… Une solution individuelle, sécurisée et pérenne, « compatible avec leurs problèmes » ; un logement temporaire avant de passer aux appartements thérapeutiques ; un processus de sociabilisation, le temps de se reconstruire, étape par étape… Bref, « un défi technologique et humain » de taille, un concept innovant porteur de sens qui pourrait s’exporter sur tout l’Hexagone. Une première si le projet 2 442 voit le jour. À voter ! 

* Découvrez tous les projets de Saint-Nazaire agglomération sur participer.loire-atlantique.fr