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Associations # Saint-Nazaire

Un salon solid’hair qui coiffe toutes les têtes

Ouvert à tous, le salon de coiffure Tête en l’air permet, surtout à celles et à ceux qui n’ont pas ou plus les moyens de s’offrir une coupe, de garder la tête haute grâce à des tarifs solidaires.

Tête en l’air propose des coupes, couleurs et brushing (sauf les mèches et permanentes).

« Nous avons beau être une association, nous sommes un vrai salon de coiffure avec une clientèle et des professionnels », insiste Sylvie, coiffeuse bénévole à la retraite.  

D’ailleurs, comme dans beaucoup de salons, le client peut y bouquiner, occuper les enfants avec des jeux, des livres… L’espace, qui porte la solidarité en étendard, affiche aussi sur ses murs cosy, la partition de Tête en l’air du maître Jacques Higelin. Encore une bonne note pour cet endroit situé à proximité de la gare et ouvert à tous, précaires et non précaires. Ces derniers, les clients solidaires, paient 29 € la coupe femme et 20 € la coupe homme, au lieu des 3 € ou 4 € respectifs pour les personnes adressées par les associations nazairiennes. Un moyen de faire rentrer de l’argent pour que l’association Cap solid’hair puisse vivre et proposer ses tarifs préférentiels. 

Et si vous passiez au salon ? 

« Quitte à payer le coiffeur, autant faire un geste de solidarité », lance Sylvie pour qui « c’est bien de mélanger les publics, même si la précarité n’est pas écrite sur les visages ! » Pour cette pourfendeuse des injustices, « il n’y a pas que les gens qui ont les moyens qui ont le droit de se faire une coupe. Tout le monde a besoin de se sentir belle ou beau. Quand on a une image de soi dégradée, on perd confiance. D’où notre volonté de redonner de la dignité. » Une coupe de cheveux, un shampoing, peuvent avoir l’air de rien, mais sont un luxe pour certains. La présidente de l’association, Sophie Robert, rappelle d’ailleurs souvent l’élément déclencheur de la création de Tête en l’air : le jour où elle a coiffé dans son salon Atipick de la rue de la Paix, une dame qui avait de hautes responsabilités et qui a tout perdu. « Quand j’ai eu terminé, elle s’est effondrée et moi aussi. Elle n’était pas allée chez le coiffeur depuis sept ans, alors qu’avant de sombrer dans la précarité, cette dame se faisait coiffer toutes les semaines. » 

Des tarifs solidaires dès 3 € la coupe et 8 € la couleur. 

 

Besoin de soutiens 

Reste que ce beau projet a besoin de soutiens, d’où le lancement d’une cagnotte sur Helloasso. Et comme toute association aujourd’hui, le salon doit aussi faire face à cette difficulté récurrente : trouver des bénévoles. « Le problème est que nous ne sommes que trois. Et si malheureusement nous n’arrivons pas à être plus nombreux, le projet risque de péricliter », s’inquiète Sophie Robert. Mais que les éventuels candidats au bénévolat se rassurent, l’engagement peut se faire sur une seule journée par mois, « ce qui permettrait tout simplement de faire un roulement entre nous », précise la présidente. Sylvie, elle, utilise l’argument de la satisfaction pour convaincre des volontaires : « quand on voit les clients repartir avec le sourire, la récompense est pour nous ! En réalité, ils ont surtout besoin d’écoute, de soins, au propre et au figuré. Sans parler des belles rencontres », comme celle avec Lili, cette cliente des premiers jours ou Annie. Cette retraitée, qui avant de pousser la porte de Tête en l’air essayait « toujours de trouver le salon le moins cher » et qui peut désormais « s’offrir une coupe grâce au bon du Secours populaire. » En ce lundi après-midi d’hiver, Lili et Annie ressortiront toute pimpantes du salon avec la tête haute, cheveux soigneusement coupés et coiffés. Alors si vous (vous) offriez une petite coupe solidaire pour les fêtes ?