Péplum Médiéval : l’Âge dit « sombre » en technicolor
Une farce chorale qui réillumine le Moyen Âge sur la scène du Théâtre de Saint-Nazaire.
Coincés entre les savoirs de l’Antiquité et de la Renaissance, les dix siècles qu’aura duré le Moyen Âge n’ont pas bonne presse. On les pense sinistres, violents, frustes, incultes, bien loin de ce qui a pu faire rêver le kitsch hollywoodien. Et pourtant…
Documentés par nombre de médiévistes, le jeune auteur Valérian Guillaume et le metteur en scène Olivier Martin-Salvan* ont plongé dans la luxuriance de cette période historique pour lui redonner la dimension culturelle qui est la sienne.
Convoquant une foule de personnages interprétés par quinze acteurs, dont sept de la troupe Catalyse qui réunit des comédiens en situations de handicap, ils n’hésitent pas à tisser intrigues, théâtre, danse, arts plastiques, formes littéraires d’époque et musique pour rendre hommage à sa richesse. Ici, pas d’images d’Épinal à base de hallebardes et d’épées, pas de poncifs tels que « retour au Moyen Âge », mais de la couleur, beaucoup de couleurs, de la folie, de la poésie. Et de l’humour, avec ses créatures malicieuses et sa langue truculente.
L’intrigue ? Il était une fois une nuit qui ne voulait plus tomber, un temps arrêté et un immense ennui : comment faire repartir, ensemble, le cycle de la vie et retrouver le cours de l’existence ? Comment retrouver la joie ? Par la création, la fantaisie, le jeu et la gouaille du groupe, tant des personnages que des acteurs.
Fidèle à la liberté des troubadours et trouvères, Péplum Médiéval fait joyeusement fi des frontières, entrelace les styles et les genres, vieux français et langage contemporain, mots inventés, grandes fresques collectives et miniatures à la Brueghel.
Un spectacle formidablement imaginatif et transgressif. À savourer.