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Rendez-vous # Pornichet # Saint-Nazaire

Du skate, des films, et Beyrouth sous les feux des projecteurs

Après Lisbonne, c’est au tour de Beyrouth d’être en haut de l’affiche d’un festival, Zones Portuaires, qui sait mettre en lumière les villes portuaires… Et le skate ! Au programme : projections, évidemment !, expo, concert, rencontre. Et grande nouveauté, le Life deviendra l’épicentre de cette odyssée cinématographique qui voyagera de salle en salle, entre Saint-Nazaire et Pornichet ! Mais pas que…

Falafel

« Une ville portuaire, c’est quand même beau ! Il suffit de la regarder autrement », lance avec foi et éloquence Sandrine Floc’h, programmatrice générale, à l’origine de cet événement singulier qui déroule le tapis rouge à ces décors tant appréciés des cinéastes. Sources prolifiques d’inspirations, forcément inépuisables. Pour preuve, depuis sa création en 2015, Zones Portuaires, porté par l’association Cales Obscures, maintient le cap, pouvant s’enorgueillir d’une programmation qui ne cesse de s’intensifier, de se renouveler, de se réinventer. Une formule qui séduit, puisque l’an dernier, il avait attiré plus de 3 000 visiteurs. 

Le Life se fait une toile ! 

Cette 9e édition, qui se tiendra du 7 au 12 mai, est l’exemple qui confirme la règle. Avec, pour commencer, cette grande nouveauté qu’est celle d’investir le Life, mastodonte de béton qui deviendra « le cœur du village du festival », en grande majorité dédié au sakteboard. À l’intérieur sera installée une salle de cinéma éphémère de 160 places. Entre deux séances, le public pourra profiter de l’espace convivial pour débattre du film tout juste consommé, feuilleter les ouvrages de L’Embarcadère, flâner autour de l’expo photo Skate Portuaire, ou des créations des élèves des Beaux-Arts. Et le 8 mai, faire le plein de sensations fortes. Qu’elles soient musicales avec la performance inédite du saxophoniste de renommée internationale, Guillaume Perret (18h). Ou sportives avec la roller party de Bain Public (20h, prix libre, sans rés.) et l’initiation au skateboard (de 15h à 17h, gratuit, dès 6 ans. Rés. skateser44@gmail.com).  

Skate toujours 

C’est à se demander ce que vient faire ce sport de glisse urbain dans un festival de cinéma ? Émilie Rougier, programmatrice de la sélection Skate, répond : « Depuis trois ans, on associe l’événement à un sport, un prétexte à questionner, autrement, les enjeux politiques. » Après la boxe, le surf, c’est donc au tour du skate d’être mis sur le devant de la scène. Telle une évidence. « À Saint-Nazaire, il existe une forte communauté de skateurs et… de skateuses, la population se féminise, et c’est bien.  De plus, avec son entrée aux Jeux Olympiques (2020), nous sommes en droit de nous demander si cette institutionnalisation ne dénature pas sa profonde origine contestataire ? Une question clivante qui sera bien évidemment abordée ici », souligne de concert les deux cinéphiles. À noter, samedi 11 mai, de 14h30 jusque tard, le festival investira le skatepark de Saint-Nazaire avec un atelier graff, une démonstration de longboard dancing, un concours de figures de skate, un concert des Radical Kitten et un film sous les étoiles ! Et quel film, puisqu’il s’agit, rien que ça, de Retour vers le futur (1989) ! 

Du côté de Beyrouth, et ailleurs 

Après Dakar, Athènes, New York et Lisbonne, gros plan sur Beyrouth, « ville divisée, ville-port, ville-transit ? Parce que le cinéma reste l’une des manières les plus fortes de raconter un tout petit pays dont la réalité a dépassé les meilleurs scénarios d’amour et de haine, de passion, de déferlement de violence ». Vingt-trois films mettront en lumière la créativité du cinéma beyrouthin, avec la présence, toute la durée du festival, des réalisateurs Liana Kassir et Wissam Charaf, sur la vingtaine d’invités prévus. Au total, plus d’une cinquantaine de films présentés. Des longs, des courts, des contemporains, des avant-premières, des films du patrimoine, du cinéma jeune public. Qui seront diffusés à Saint- Nazaire, au Life, à Cinéville, au cinéma Jacques-Tati, le partenaire historique du festival. Des séances « décentralisées » seront également prévues, à Pornichet, au Pouliguen, à la Turballe. D’un port à l’autre… 

« Pour les 10 ans du festival, en 2025, la destination sera Helsinki. » 

PAG
Toxicily, de François-Xavier Destors et Alfonso Pinto, avant-première en présence du coréalisateur, cinéma La Toile de mer, à Pornichet, jeudi 9 mai, 20h.
Death of a virgin and the sin of not living, de George Peter Barbari, cinéma Jacques-Tati, vendredi 10 mai, 18h.