S’exposer ou pas
L’exposition de soi : politiques de l’intime, le thème des conférences proposées cette saison par le Grand Café et l'école des Beaux-Arts Saint-Nazaire. Un cycle de six rendez-vous qui démarre le 16 octobre sur un nouveau site : l’EPF.

Le Cabinet de psychanalyste, Leandro Erlich, 2005.
À l’heure où tout le monde se met en scène dans ses stories, l’intime s’exhibe autant qu’il se protège. C’est ce vertige et ce paradoxe contemporain que va explorer cette saison. Nouveauté cette année, le cycle quitte son ancrage à Bain public pour s’installer dans l’amphithéâtre flambant neuf de 90 places de l’EPF (école d’ingénieurs), juste à côté du Théâtre et de l’école des Beaux-Arts. Un déplacement qui dit la volonté d’ouvrir encore plus largement ces rendez-vous, pensés autant pour les étudiants des Beaux-Arts, les ingénieurs de l’EPF que pour les habitants, les curieux, les amateurs éclairés ou pas. « L’idée est de créer un écosystème où des publics différents se rencontrent, de rappeler que l’art éclaire aussi des questions de société », souligne la directrice du Grand Café Sophie Legrandjacques.
Chair intimité
Au rythme d’une conférence par mois, le critique d’art Ilan Michel abordera donc la question actuelle de la limite entre espace privé et espace public, en relation avec des œuvres de l’histoire de l’art, plutôt contemporaines. Le fidèle compagnon de route du Grand Café ouvrira ces conférences sur cet espace fondateur de l’intimité : la chambre. Et pour donner chair à ces conférences qui feront du corps, de la performance et de la peau un langage politique : des rencontres avec des artistes tels Benoît Piéron, dont le Ministère des passe-temps dialoguait en mai dernier au Grand Café avec le monde hospitalier et racontait la vie à travers l’intime.
Ta crème immunitaire
Dernière ligne droite pour découvrir le projet expérientiel de Lou Masduraud au Grand Café. Une exposition in situ où, par une pratique élargie de la sculpture, tout devient corps, flux, interaction. L’artiste y brouille les frontières entre espaces publics et privés, où se renversent « l’intime et le commun, le visible et le souterrain ». Ta crème immunitaire agit comme un strip-tease du bâtiment, un effeuillage sensuel de l’architecture, mêlant science et artisanat pour faire surgir des visions fantasmagoriques et des scénarios alternatifs à nos réalités normatives.