Retour à l'agenda
Chroniques # Saint-Nazaire

De chercheur à écrivain « imposteur » !

Stéphane Rosière viendra présenter ce mercredi Chez la Bretonne son dernier ouvrage, La mécanique du monde, le quatrième en deux ans. Le recueil d’un homme protéiforme qui n’a pas la plume dans sa poche.

On ne le refera pas ! En 2023, à peine débarqué à Saint-Nazaire que cet amoureux des pays du bloc de l’Est piqué post-ado à la poésie psychédélique actionnait son « plan quinquennal », un vocable à la soviétique comme il l’aime, kitsch et suranné à point. Son objectif ? : publier 10 livres en 5 ans. La mécanique du monde est le 4e et dernier-né de cette planification littéraire, un recueil de 14 nouvelles fictionnelles et exofictionnelles* traitant de sujets graves comme la solitude ou encore la Shoah – d’ailleurs, entre deux pages, on y rencontre le cinéaste Claude Lanzmann. Une gravité glaçante plus facile à faire passer quand le ton flirte entre « légèreté et désinvolture. J’ai souvent tendance à mettre des jeux de mots à l’endroit où on ne s’y attend pas », partage Stéphane Rosière, la tête à penser à Stefan Zweig, l’épicentre de son 5e roman, en gestation et à une certaine Marguerite Duras, pour le 6e. Une formule 1 de l’écriture, ce Nantais de naissance ? « Je ne les ai pas écrits en six mois. J’ai comme qui dirait un petit matelas présent depuis des années, veut rassurer ce partisan de la méthode de la pâte à crêpes ! On laisse reposer et… », on connaît la suite. Moins le passé ! 

« Une sorte de folie » 

Car avant de vouloir faire de l’écriture son métier, il est passé par bien des vies… De cancre à l’agrégation de géographie, de bassiste du groupe Zentrum Zombia (en photo dans La fabuleuse histoire du rock nantais de Laurent Charliot, la Bible) à chercheur-enseignement en géopolitique à l’université, en passant par la case poète underground, un peu à la Allen Ginsberg… À scribouiller dans les boîtes de nuit new-yorkaises, à aimer Budapest, à déclamer ses textes dans les lieux prestigieux de Paris, comme le Palais de Tokyo, à les lire pour le musicien Manuel Bienvenu, à écrire des nouvelles, à apprendre le hongrois, à être publié dans des revues de renom, à photographier (des milliers de clichés sur son Insta), à réaliser un court-métrage, Barrière de séparation, 2,30 min dans un taxi d’un Palestinien à Jérusalem. Puis vient ce jour où il décide de franchir le Rubicon, de faire de l’écriture son métier : « Une sorte de folie, car j’ai toutes les raisons de ne pas y croire », conscientise l’écrivain « imposteur » comme il se définit car autoédité en ligne et qui, tel un Don Quichotte 2.0 de la littérature « redevenu le cancre qui a zéro à sa dictée », se bat contre ces moulins à vent que sont les maisons d’édition. De leur part, des refus systématiques : « Je n’ai aucune chance d’y arriver. Alors autant continuer à écrire. C’est plus beau, non ? », conclut-il, bien décidé à ne pas baisser la plume ! 

* « Genre littéraire qui élabore une fiction à partir de faits réels ou d’éléments historiques, souvent en s’inspirant de la vie d’individus authentiques tout en y intégrant des éléments inventés. » 

// Livres en ligne  

Champs des fraises, à jamais : Nixon veut liquider Jim Morrison, Jimi Hendrix, Janis Joplin et les autres… 

Volcan : un inspirant écrivain de 30 ans se rend sur une île loin de l’agitation pour écrire son premier roman. 

Ta Mission : 1989, un jeune chercheur français enquête sur les Roumains qui fuient la dictature de Ceausescu pour trouver refuge en Hongrie. 

La mécanique du monde : recueil de 14 nouvelles où les personnages se confrontent à des situations qu’ils déplorent, qui hantent…  

Autoédition en ligne sur KDP