Meeting : à la rencontre de notre enfant intérieur
Chaque année, Meeting fait battre le pouls des littératures étrangères à Saint-Nazaire. Lors de ces rencontres littéraires internationales, portées par la Meet*, se croisent les voix du monde entier. Du 20 au 23 novembre, cette 22e édition mettra en regard deux littératures, québécoise et hongroise, autour du thème universel de l’enfance.
L'autrice québécoise Perrine Leblanc et Joëlle Dufeuilly traductrice du hongrois László Krasznahorkai, prix Nobel de littérature 2025.
« L’enfant que nous avons été est-il toujours là, tapi dans l’ombre ? Nous observe-t-il changer ? », s’interroge Patrick Deville, le patron de la Meet. L’invitation à la mémoire, comme un jeu de miroirs entre passé et présent avec l’enfance, est au cœur de ce Meeting n°22. Une manifestation à la fois très littéraire et populaire, tournée vers la traduction et les langues. Originaires d’Afghanistan, du Mozambique, du Québec, de Hongrie, France, Slovaquie, une quinzaine d’auteurs vont se retrouver pour lire et dialoguer autour de textes inédits et de ce thème commun : Au fond de nous l’enfant. Parmi les invités, l’immense Luc Lang, romancier français au style si puissant (23 nov.). Ici, point de promotion ni d’échos aux grands prix d’automne. « Nous nous inscrivons hors de la saison littéraire et des compétitions éditoriales », rappelle l’écrivain nazairien, Patrick Deville.
De Saint-Nazaire aux Nobels
Pour cette édition, les Québécois Michel Jean et Perrine Leblanc, qui après sa résidence en 2017 retrouve Saint-Nazaire, ouvriront le bal (20 nov.). Côté Hongrie, la traductrice Joëlle Dufeuilly – lauréate du prix Laure Bataillon 2023 avec László Krasznahorkai (Nobel de littérature 2025) – revient elle aussi à Saint-Nazaire (21 nov.). « Et c’est la 3e fois que le Nobel récompense un auteur à qui nous avons décerné un prix en amont. En l’occurrence le Bataillon qui salue à parts égales l’auteur et son traducteur », s’enorgueillit Patrick Deville. Comme de tradition, le festival démarre à la médiathèque, suivi par une projection au Tati. Seul événement payant avec les deux déjeuners publics en présence des auteurs, traducteurs et modérateurs (sur insc.). Particularité cette année : un focus sur l’Afghanistan avec l’ancien ambassadeur à Kaboul Régis Koetschet, le romancier franco-afghan Atiq Rahimi (Goncourt 2008), la traductrice et chercheuse Belgheis Alavi qui lira des poésies afghanes, accompagnée au robab (22 nov.). Et avant la clôture du festival par La Passe du diable, un film signé Kessel sur le jeu traditionnel afghan du bouzkachi, retour à Montréal et à Budapest, le 23 novembre. De Kaboul à Saint-Nazaire, en passant par le Québec et la Hongrie, Meeting fabrique un territoire où les littératures contemporaines se rencontrent et les enfances se racontent.
* Maison des écrivains étrangers et des traducteurs