Sexe, drogues et jeunesse
L’opération Contr’addiction et questions de sexualité organisée par la Maison de quartier de Méan-Penhoët et de nombreux partenaires, libère la parole ce 21 mars à la Maison des Sports.
Rapports sexuels, consentement, anatomie, plaisirs, IST (infection sexuellement transmissibles), discrimination, mais aussi tabac, drogues et alcool… Autant de sujets qui concernent directement les jeunes entre premières fois, comportements récurrents, à risques, et manque de connaissance : « Ils parlent très facilement joints ou bédots car cela relève d’une consommation quasi quotidienne pour certains et ce, dès le matin, contrairement à l’alcool qui est davantage réservé aux soirées et aux week-ends. Mais là, leur façon de boire est plutôt violente, très rapide, avec des alcools forts. Les drogues dures, elles, sont aujourd’hui beaucoup plus accessibles financièrement et, sans en être encore accros, beaucoup y ont déjà goûté », constate Mélanie Gineau, référente jeunesse à la Maison de quartier de Méan-Penhoët.
Et des substances toxiques aux dérapages sexuels, il n’y a qu’un pas, surtout à l’heure où les protagonistes n’ont pas forcément d’expérience et encore beaucoup d’idées reçues : « Le porno fait office de référence, comme si c’était le mode d’emploi des relations sexuelles et de l’esthétique des corps dont ils ne connaissent d’ailleurs pas forcément le fonctionnement. Parfois, quand ils passent à l’acte ou entrent dans une vraie relation, c’est la déception. Mais ça, ils en parlent beaucoup moins, en tout cas pas de manière personnelle. Les garçons sont souvent dans l’extravagance des propos, dans le m’as-tu-vu et la provocation sexiste. Si ce ne sont que des mots, ils peuvent être blessants, notamment pour ceux qui doutent de leur penchant sexuel. »
Pour aborder ces problématiques, la Maison de quartier de Méan-Penhoët travaille à l’année, au plus proche des protagonistes : « Nous disposons de malles pédagogiques thématiques contenant de nombreux outils comme des jeux, des expos et des courts-métrages qui sont disponibles à la ludothèque. Mais le plus important, ce sont les rapports de confiance et d’écoute que nous pouvons établir. Quand nous devons faire face à des situations qui dépassent nos compétences, nous nous faisons le relais vers d’autres acteurs sociaux et des professionnels de santé. »
Maison des adolescents, Planning familial, Oppelia, SIS animation, ADPS, Ireps, infirmières d’établissements scolaires… Des interlocuteurs précieux qui seront justement présents ce mercredi après-midi pour animer des ateliers, accompagner des projections de films courts ou encore proposer des espaces ludiques : « L’opération Contr’addiction et questions de sexualité a pour objectif de permettre aux jeunes, mais aussi aux adultes, de poser un regard sur différentes pratiques, de déclencher les débats et les échanges sans qu’il y ait jugement ou discours moralisateurs. » Une occasion également de découvrir qu’il existe dans la ville des spécialistes et des lieux accessibles, quels que soient sa situation, son âge et ses interrogations.