[zoom] Coco
(Etats-Unis 2017) animation de Lee Unkrich et Adrian Molina.
Durée : 1h40.
Le jeune Miguel refuse de devenir savetier comme tous les hommes de la famille. Il n’aime que la musique et rêve de jouer aussi merveilleusement que son modèle, le grand Ernesto de la Cruz, si adoré des Mexicains qu’ils lui ont érigé un mausolée où repose sa guitare. Sauf que, dans un pays où la musique est partout, elle est interdite dans sa famille depuis plusieurs générations, depuis que le père de Coco, l’arrière-grand-mère, est parti faire le mariachi en abandonnant femme et enfants. Le petit Miguel est déchiré, malheureux, révolté.
C’est aujourd’hui le Jour des Morts à Santa Cecilia, “el Dia de Muertos“, qui célèbre le retour parmi les vivants des êtres aimés, une grande fête ancestrale en l’honneur des ancêtres disparus. Mais Miguel n’a pas le droit de participer au concours musical organisé à la mémoire d’Ernesto de la Cruz. Pire encore, sa grand-mère lui a fracassé sa guitare. Désespéré, Miguel s’enfuit et se faufile dans le mausolée de son idole, juste pour jouer quelques notes sur la guitare vénérée… qui vont le transporter de l’autre côté, au pays des morts… Commence alors un voyage initiatique sur la vie, la mort, la mémoire et l’oubli, les traumas familiaux.
L’Américain Lee Unkrich (Le Monde de Nemo, Toy Story) et le Mexicain Adrian Molina ont su ici donner le meilleur des rencontres des cultures. Coco serait-il un magnifique pied de nez à la politique du mur de Trump ? Probablement. C’est également une fable sur la mort et la transmission traitée de telle façon qu’elle s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes. Les osselets claquettent et frétillent, les couleurs éclatent aussi vivement que la joie, la poésie habille de féérie les angoisses humaines sans tenter de les sucrer. C’est tendre, audacieux, drôle, triste, fantasque, baroque. Beau. Vivant.
Mireille Peña
Avis d’un spectateur
« Ne m’oublie pas ! Je vais devoir m’en aller, ne m’oublie pas, tu ne dois pas pleurer, je suis tout près de toi, quand je chante tu es dans mes bras, ne m’oublie paaaaaaaas ! » (Louis, 10 ans, qui garde dans la tête la chanson d’Ernesto de la Cruz)