[zoom] Champions
(Espagne 2018) comédie dramatique de Javier Fesser avec Javier Gutiérrez, Athenea Mata, Luisa Gavasa. Durée : 1h58.
Marco (Javier Gutiérrez), la quarantaine, aurait pu être un grand basketteur s’il n’avait pas été… trop petit pour cela. S’il a malgré tout réussi dans l’univers sportif – il est entraîneur adjoint d’une équipe espagnole de basket-ball de haut niveau –, il est habité d’une colère qui le brûle et le rend insupportable aux autres. Tant et si bien qu’il finit par dépasser les bornes, et par se faire licencier. Totalement sonné, il noie son dépit dans un bar avant de prendre sa voiture. Arrêté en état d’ivresse avancée, il est condamné à dix-huit mois de prison ou, au choix, à trois mois de travaux d’intérêt général : entraîner une équipe d’handicapés mentaux. Le voici donc envoyé dans un gymnase miteux de Madrid, face à un groupe d’adultes imprévisibles dont il ne comprend rien et sur qui son fonctionnement autoritaire n’a aucune prise.
Derrière cette masse qu’il ne sait comment nommer – “de débiles mentaux” ou de “déficients intellectuels” – se trouvent des sensibilités, des traumatismes, des malices, des personnes qui affrontent leur vie, une générosité sans filtres qui le déstabilisent. Marco va devoir de fait trouver un autre système de défense et apprendre à connaître chacun d’entre eux s’il veut en faire une équipe.
Le réalisateur Javier Fesser nous conte ici une bien belle histoire de différences, interprétée par des comédiens amateurs, eux-mêmes handicapés, de grand talent. Bien que non exempt de clichés et malgré une musique douloureusement intrusive, Champions réussit à nous tenir en haleine. Les personnages y sont extrêmement attachants et les matches de basket… pleins de tension. On rit des énervements stériles de l’entraîneur, des réactions déroutantes de son équipe, on est émus par cet “entraînement“ initiatique qui va peut-être permettre à Marco de grandir, enfin, et de se demander ce que veut vraiment dire pour lui perdre ou gagner.
Un film pour tous les âges.
Avis à chaud d’un spectateur
« J’ai beaucoup aimé ! C’est très drôle, un peu triste aussi. On se demande bien qui est le plus handicapé. En fait, ça nous dit qu’on est tous une équipe, c’est ça ? » (Auguste, 12 ans)