[zoom] Ghost in the Shell
(Etats-Unis 2017) science-fiction de Rupert Sanders avec Scarlett Johansson, Beat Takeshi Kitano, Juliette Binoche.
Durée : 1h47.
Pour qui s’intéresse un peu à la pop-culture japonaise, le nom de Ghost in the Shell n’est pas tout à fait nouveau. A l’origine sorti sous forme de manga à la fin des 90’, décliné ensuite en long-métrage d’animation, puis enfin en jeu vidéo.
Que va donc nous apporter cette toute nouvelle adaptation, la première en prise de vue réelle ? (même si 75 % du film a dû être conçu numériquement). L’idée est déjà de faire connaître l’œuvre auprès d’un plus large public, peut-être moins intéressé par l’animation ou plus généralement la culture nippone. D’ailleurs, si l’action se déroule toujours au Japon, le casting inclut en grande partie des acteurs d’origine occidentale. Il est dommage que, même en VO, seul l’anglais soit utilisé entre les différents protagonistes. Un premier indice quant à la supposée “américanisation“ de l’œuvre.
L’autre raison serait les possibilités désormais illimitées pour retranscrire à l’écran l’univers complexe de Ghost in the Shell. On sait qu’il n’y a plus grand-chose qui ne puisse être fait avec l’aide du numérique et le film se montre particulièrement riche de ce côté-là. Que ce soit au niveau des décors (jungle urbaine éblouissante d’hologrammes multicolores) ou encore des personnages hybrides, parmi lesquels les vrais humains sont une denrée rare. Car dans le futur dépeint ici, l’amélioration et la réparation des hommes via la robotique sont monnaie courante. Le major (incarnée par Scarlett Johansson) est d’ailleurs l’aboutissement suprême de cette évolution car seul son cerveau subsiste de son ancien corps. Comme dans le manga initial, c’est sa quête d’identité qui est au cœur du récit. Que reste-il de sa personnalité et pourquoi ne se souvient-elle pas de son ancienne vie (schéma qui nous ramène au Robocop de Paul Verhoeven). Toutefois, l’intrigue est ici simplifiée par rapport au manga d’origine et quelques éléments un peu trop abscons ont été largement modifiés.
Quoi qu’il en soit, le résultat est un film de science-fiction réussi, qui ne tombe pas dans le piège de l’action non-stop (mais quand il y en a, c’est explosif !). La recherche de l’esthétisme est constante et plusieurs plans sont époustouflants (certains semblant même décalqués sur le film d’animation de 95). Dommage que le film se conclue à la façon d’un Marvel. Une approche un peu trop axée sur le divertissement et qui laisse malheureusement de côté quelques thèmes que nous aurions aimé voir développés car au cœur des problématiques scientifiques actuelles (développement des I.A., éthique de l’homme augmenté, etc.). Peut-être pour une éventuelle suite, que la fin semble annoncer.
Avis à chaud d’un spectateur
« La prise en main hollywoodienne de Ghost in the Shell aurait pu nous mener au pire. Quelle belle surprise, donc, de découvrir un film visuellement impeccable, novateur tout en restant respectueux de l’œuvre originale. » (Eric, 33 ans).