Première édition de P.A.N.G !
Sonore et visuel, calme et agité, P.A.N.G ! va secouer le Théâtre dans tous les sens. On y dansera même.
Le Dj Andrew Claristidge.
P.A.N.G !, ça claque comme un coup au cœur ! Dans le lexique des cheminots, cela signifie “Point d’arrêt non géré”… soit une gare où les trains s’arrêtent mais où il n’y a ni guichet ni accueil. Quand on sait que le Théâtre de Saint-Nazaire a investi l’ancienne gare de la ville, on ne sera pas surpris d’y voir des voyageurs sans bagage envahir son vaste hall avant de filer sur les lieux de spectacle. L’occasion de vivre des expériences singulières en composant son propre parcours…
Ainsi débutera un surprenant voyage, avec le compositeur et metteur en scène Roland Auzet qui embarquera… dans sa voiture pour une performance sonore, A mains nues. Sinon, cela vous dirait de vous lancer en famille dans le blind-test Hmm Hmm avec un comédien de
L’Encyclopédie de la parole ? Après ces efforts, quel plaisir de s’allonger dans un transat pour une petite sieste musicale bien méritée et de se laisser bercer au son de musiques et de mots. Un moment de poésie concocté par Roland Auzet.
La danse sera aussi à l’honneur avec deux solos créés par deux chorégraphes, l’une française (et nazairienne), Leïla Ka avec Pode Ser (lire ci-contre), et l’autre flamande, Lisbeth Gruwez avec une pièce historique de la danse contemporaine, It’s going to get worse and worse my friend… Magnétique et flamboyante dans un rond de lumière, celle qui fut l’égérie de Jan Fabre y danse les mots de discours de grands orateurs que son corps absorbe : des mots outils de pouvoir capables d’entraîner vers le meilleur comme vers le pire. Quant au cinéma Jacques-Tati, il offrira un tour d’horizon de quelques pépites du court-métrage ainsi qu’une projection de documents sonores sortis de l’Encyclopédie de la parole. Et pour se défouler, enfin, le Dj Andrew Claristidge invitera à se déhancher dans le hall du Théâtre transformé en dance-floor enflammé. A vos marques, P.A.N.G !, partez !
///// Béatrice Hanin, directrice du Théâtre /////
« P.A.N.G ! est un projet atypique, un pas de côté dans la programmation du Théâtre, une incitation à aller explorer les coins les plus escarpés de la création contemporaine avec des artistes qui auscultent des territoires à la croisée de plusieurs disciplines, qui osent les performances et aiment sortir du cadre. La création, c’est aussi tout ça. La première édition de ce “petit” festival a pour fil rouge le son, la musicalité, l’action de la langue sur le corps. Chaque prochaine édition ira vers le décalé et des formes intimistes, mais sur d’autres thèmes, chaque fois pour proposer une nouvelle façon de vivre le lieu Théâtre et de poser un autre regard sur cette institution culturelle. »
PODE SER
A tout juste 26 ans, la danseuse et chorégraphe Leïla Ka revient à Saint-Nazaire, la ville où elle a grandi, avec un solo étonnamment puissant pour une artiste si jeune : Pode Ser. Isolée du monde par une ligne de lumière, fragile dans sa petite robe rose, la danseuse fait face à ce qu’elle est, à ce qu’elle n’est pas, à ce qu’elle pourrait être. Bras repliés, poings serrés, elle se bat avec ses tensions profondes et affronte avec rage les possibles de son identité. Une présence scénique et une écriture singulière qui captivent et que le Théâtre a décidé d’accompagner. Rencontre.
Estuaire. Quelles sont les étapes importantes de votre parcours ?
Leïla Ka. Tout d’abord, ma rencontre avec Ghel Nikaïdo, danseur hip-hop brésilien avec qui j’ai fondé en 2013 la compagnie Favela à Saint-Nazaire. J’ai découvert toute l’énergie de cette danse. Ma deuxième expérience déterminante, c’est d’avoir intégré la compagnie de la chorégraphe Maguy Marin pour interpréter cette immense pièce, May Be. Ces deux personnes ont enrichi mon travail et m’ont autorisée à danser, et à oser…
Comment est née votre pièce Pode Ser ?
Après mon passage chez Maguy Marin, j’ai eu la chance de disposer d’un studio dans les locaux du théâtre Icare de Saint-Nazaire. J’étais seule et je sentais que j’avais des choses à sortir de moi. Alors, je me suis dit avec une forme d’innocence : « Vas-y, essaie ! » J’avais ma petite robe rose et je me suis lancée dans une sorte de combat face à la difficulté d’être soi. En portugais, pode ser signifie “peut être”…
Avez-vous des projets en gestation ?
Oui, en parallèle avec ce solo qui m’embarque de Brest à Berlin en passant par Milan, je travaille un duo avec le chorégraphe Alexandre Fandart. Notre future pièce évoquera les ambiguïtés de la relation à l’autre, nos empêchements aussi… Nous aurons la chance d’être accueillis en résidence en janvier prochain au Théâtre, où notre pièce sera programmée.
Pode Ser, de et avec Leïla Ka :
samedi 16 mars, 17h30 et 19h30, salle de création du Théâtre, Saint-Nazaire.
Renseignements : 02 40 22 91 36.