Des Nazairiens sur le plateau du Théâtre
Quand le metteur en scène Roland Auzet invite les Nazairiens à monter sur scène, ils saisissent l’occasion de vivre une belle aventure…
Il faut dire qu’ils ont fière allure ces femmes et ces hommes qui se faufilent au Théâtre par l’entrée des artistes à la tombée de la nuit. Vêtus de noir et blanc, escarpins et souliers lustrés, coiffés et pomponnés, ils ont répondu à l’appel du metteur en scène Roland Auzet pour monter sur les planches. Agés de 18 à 70 ans, ils sont 44 amateurs à investir la scène pour être les convives d’un banquet. Sous le cliquetis argenté des couverts, on les entend rire, parler, s’esclaffer ou murmurer attablés au milieu des acteurs.
En imaginant ce dispositif pour sa dernière création D’habitude on supporte l’inévitable – Hedda Gabler, Roland Auzet a permis à ces figurants de vivre une expérience singulière.
Entre acteur et spectateur…
D’où vient cette envie de tenter l’aventure ? Un besoin d’agir ensemble, de vivre un moment collectif, de se frotter à des situations nouvelles…
Quelques jours après, nous avons retrouvé Marine, Frédéric, Gilda et les autres pour qu’ils nous livrent leur ressenti sur cette expérience. Chacun à sa manière…
« J’aime ces moments collectifs, rencontrer des inconnus, on s’est raconté des histoires drôles, intimes… c’est une façon d’être attentif aux autres »
« Quand on participe aux répétitions, on est dans l’inconnu, puis on découvre la pièce à la première représentation et on vit de très près le jeu intense des comédiens… »
« Au milieu de nos chuchotements il y avait la voix déchirante d’Hedda Gabler, comme hors du temps, et nous les figurants muets et impuissants face à ce drame »
« Les échanges avec Roland Auzet sur l’écriture du texte, sur les directives à suivre étaient très enrichissants, comment se projeter dans une fiction, apprendre à gérer son stress… » « J’ai été impressionné d’être face à la salle et aux spectateurs, de les voir réagir ou s’endormir… j’ai apprécié la qualité d’écoute entre nous à table et j’ai aussi mesuré le degré de concentration des comédiens évoluant autour de nous »